Espagne : grève massive des fonctionnaires contre la rigueur
C'est le premier test social pour le gouvernement socialiste de José Luis Zapatero. Les syndicats ont appelé les fonctionnaires - qui représentent 20% des salariés du pays - à cesser le travail aujourd'hui. Une première journée d'action avant un probable appel à la grève générale dans les prochains jours.
Et les syndicats se disent satisfaits de la mobilisation : selon leurs chiffres, trois fonctionnaires sur quatre sont en grève ce mardi. Le gouvernement annonce lui un chiffre bien inférieur : moins de 11% - une estimation qui n'inclut pas cependant les secteurs de la santé et de l'éducation, qui fournissent le plus gros des bataillons des fonctionnaires.
Le gouvernement "aurait tort d'entrer dans une guerre de chiffres car le
malaise de milliers de travailleurs ne peut se mesurer au suivi d'une grève, il est beaucoup plus profond", avertit Julio Lacuerda, responsable d'UGT, un des deux grands syndicats du pays.
Une soixantaine de manifestations sont organisées aujourd'hui dans tout le pays. La plus importante s'est tenue en fin d'après-midi à Madrid, où des milliers de fonctionnaires ont manifesté aux cris de "Zapatero démission!", "Zapatero rend l'argent!", dans un concert de sifflets.
Baisse des salaires des fonctionnaires
Au cœur de cette journée d'action : les mesures d'austérité décidées par le gouvernement pour tenter d'enrayer la dégradation des déficits publics qui se sont envolés à 11,2% du PIB en 2009.
_ Le gouvernement impose aux fonctionnaires une baisse de salaires moyenne de 5% dès juin et leur gel pour 2011.
Autre sujet de discorde : Zapatero devrait présenter la semaine prochaine une réforme du marché du travail, faute d'improbable accord préalable entre partenaires sociaux. Il envisagerait notamment de faciliter le recours au licenciement économique pour les entreprises et de réduire son coût.
_ Une réforme jugée indispensable par le FMI et les
analystes, mais décriée par les syndicats.
Céline Asselot avec agences
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