En Suède, une ministre privée de congé-maternité
La ministre aux Affaires européennes, Birgitta Ohlsson, 38 ans, a déploré de ne pas avoir droit à un congé-maternité. «Le fait que j'ai proposé par le passé qu'on puisse prendre un congé-maternité en tant que ministre n'est pas un secret», a-t-elle déclaré, le 6 mai 2014, à la radio publique suédoise.
Les ministres suédois ne bénéficient pas du régime classique des salariés du pays. A la naissance de leur enfant, tous les parents suédois peuvent cesser leur activité pendant 480 jours, soit 16 mois, indemnisés à 80 % de leur salaire, avec un maximum de 420 jours pour la mère. Ce dispositif ouvert aux deux parents a été mis en place en 1974, soit dix ans avant la France.
La particularité scandinave est de pouvoir transférer ce droit à l'un ou l'autre des parents, à l'exception de deux mois incessibles. En Norvège, 90% des pères prennent au moins douze semaines de congé parental. Sous le gouvernement de centre-gauche au pouvoir jusqu'en 2013, plusieurs ministres avaient pris un congé parental, après la naissance de leur enfant. Audun Lysbakken, ministre de l'Enseignement supérieur et de l'Enfance, avait pris quatre mois de congé en 2010.
Le 20 octobre 2010, Birgitta Ohlsson avait critiqué le congé de maternité européen. «Imposer un congé réservé aux mères n’est pas la bonne solution. L’Union européenne devrait plutôt encourager les deux parents à partager ces congés, ainsi que l’éducation des jeunes enfants, de manière plus équitable», écrivait-elle dans Expressen, appelant «à mener le combat contre la vision rétrograde d’une Europe dans laquelle le rôle de parent serait réservé aux femmes».
Si les mamans suédoises sont les mieux loties avec 56 semaines réglementaires, les Américaines n'ont pas cette chance. Les Etats-Unis n'accordent pas de congé maternité rémunéré, selon l’ONG canadienne Women and Tech, mais dans certains Etats et en fonction de la taille l'entreprise, elles peuvent avoir droit à 12 semaines de congé légal.
En France, la ministre de la Justice Rachida Dati avait créé la polémique, en 2009, en reprenant le travail seulement cinq jours après son accouchement.
Interrogée sur l'extrême rareté des arrêts de travail chez les ministres en Suède, pays pourtant pointilleux sur l'application des règles de l'assurance-maladie, Mme Ohlsson a répondu: «En tant que commis de l'État on attend de nous d'être tout le temps en service».
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