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Avant sa (probable) réélection, quatre raisons d'apprécier Angela Merkel

Capitaine de navire, fan de football, clown qui s'ignore, "maman" de la nation : francetv info vous présente les quatre doubles sympathiques de la chancelière allemande, grande favorite des sondages avant les élections du 22 septembre.

Article rédigé par Camille Caldini
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
La chancelière allemande, Angela Merkel, signe des autographes pendant une journée portes ouvertes du gouvernement, à Berlin (Allemagne), le 25 août 2013. (FABRIZIO BENSCH / REUTERS)

Elle est un sphinx, puissant et mystérieux. Mais pas seulement. Angela Merkel, grande favorite des sondages avant les élections fédérales du 22 septembre en Allemagne, a d'autres facettes insoupçonnées, qu'elle laisse paraître pendant sa tranquille campagne. A tel point que son adversaire du Parti social-démocrate, Peer Steinbrück, peine à exister face à elle. Autant se préparer, donc, à la voir imposer la cadence à ses partenaires européens pour les quatre prochaines années. Pour vous y aider, francetv info vous présente les alter ego sympathiques de la chancelière allemande.

1Une fan d'opéra et de football

Pour séduire les électeurs, Angela Merkel a déposé son masque de Dame de fer. De sa "belle enfance" à Hambourg, en Allemagne de l'Est, à son premier mariage avec Ulrich Merkel (qui n'a "malheureusement pas duré"), la politicienne dévoile des pans entiers de sa vie privée, photos de famille à l'appui, sur son site de campagne (en allemand). Elle pose, enfant avec son poupon, plus tard autour d'un feu de camp, à table avec un marin à l'air bonhomme, ou encore le regard perdu au loin, sur une plage de la mer Baltique.

Dans de récents entretiens avec la presse allemande, elle raconte son quotidien avec son mari Joachim Sauer, professeur de chimie. Cuisine, matchs de football, week-ends à la campagne… La femme la plus puissante du monde, selon le dernier classement du magazine Forbes, a les mêmes loisirs que ses concitoyens – mis à part peut-être l'opéra, dont elle est passionnée. Et elle n'est pas très à l'aise avec internet, ce "nouveau territoire". L'expression, employée en juin, a d'ailleurs suscité la moquerie des internautes, comme le rapporte Big Browser.

"19 juin 2013, Merkel découvre le nouveau monde". L'une des images moqueuses qui ont suivi la déclaration de la chancelière. (BIG BROWSER)

2Un capitaine de navire dans la tempête

Elle n'en porte pas la casquette, mais a endossé l'uniforme et lustré ses galons. "Les Allemands ne savent pas ce qu'elle veut, mais leur confiance en elle est inébranlable et si le bateau tangue, elle est la seule qu'ils veulent à la barre", dit d'elle son biographe, Gerd Langguth, cité par Europe 1. Son navire a tangué dans la tempête économique qui a balayé l'Europe depuis 2008, mais la capitaine Merkel a tenu le cap.

Angela Merkel écoute les instructions d'un marin à bord de la frégate "Sachsen", sur une base navale de la mer Baltique, le 31 août 2006. (CHRISTIAN CHARISIUS / AFP)
 

La chancelière peut se vanter d'un taux de chômage historiquement bas : l'Allemagne compte moins de trois millions de chômeurs en août 2013 (6,8%). Les reproches de l'opposition sur la précarité et les très bas salaires ne l'égratignent même pas. Le pays atteindra très certainement l'équilibre budgétaire en 2014, pour la première fois depuis 1969, alors que la France a renoncé à y croire pour 2017.

3"Mutti", une mère pour les Allemands

Elle n'a pas d'enfant, mais cela ne la prive pas du surnom affectueux de "Mutti" ("maman"). Chancelière "normale" bien avant que François Hollande ne tente de l'imiter, Angela Merkel s'est construit une image de "mère de la nation", sérieuse, rassurante, terre-à-terre. "Elle apparaît travailleuse, pas vaniteuse, normale. Les gens se disent 'Merkel est comme nous'", analyse le politologue Ralf Tils, interrogé par Le Figaro.

Dans la crise européenne, elle a d'abord défendu les intérêts de son pays et l'austérité, au risque de s'isoler en Europe. Et cela a payé. Sa cote de popularité, qui n'est jamais tombée sous les 40% depuis 2008, a atteint 67% en juillet 2013. Les derniers sondages donnent l'Union chrétienne-démocrate d'Angela Merkel largement en tête. Elle cumule 39% des intentions de vote, alors que les sociaux-démocrates sont crédités de 23% et leurs alliés écologistes de 11%.

4Un clown qui s'ignore

Son visage est celui de l'austérité, mais elle est connue (en Allemagne, du moins) pour son humour. Angela Merkel est en outre dotée d'un sens comique qu'elle ne maîtrise pas toujours. A chaque apparition, même aux sommets internationaux les plus sérieux, ses grimaces sont surprenantes.

Angela Merkel en 1998, 2005 et 2013. (AGENCES)

Pas très à l'aise sur un tapis rouge, elle possède une garde-robe colorée mais maladroite. Ce qui lui donne forcément un côté sympathique. Angie porte "des couleurs horribles", juge le créateur Karl Lagerfeld. Et si les photographes de presse se sont habitués à ses tailleurs, ses robes de soirée, en revanche, intriguent. Comme ce profond décolleté, porté à l'opéra d'Oslo en 2008. 

Angela Merkel et le Premier ministre norvégien Jens Stoltenberg, le 12 avril 2008, à l'inauguration du nouvel opéra d'Oslo (Norvège) (BJORN SIGURDSON / SCANPIX NORWAY / AFP)

Même son collier noir, rouge et or, aux couleurs de l'Allemagne, plaît beaucoup. Repéré pendant le débat qui a opposé Angela Merkel à Peer Steinbrück, dimanche 1er septembre, il a désormais son compte Twitter, très vite suivi par plusieurs milliers d'abonnés. "Je m'ennuie", écrit-il pendant le débat, jugé soporifique. Depuis, chaque jour, le bijou fait preuve d'un sens de l'humour égal à celui de sa propriétaire.

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