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Deux tiers des homosexuels n'osent pas se tenir par la main en public

À l'occasion de la journée mondiale contre l'homophobie ce vendredi, l'Agence des droits fondamentaux de l'UE dévoile une enquête. Elle montre que près des deux tiers des lesbiennes, homosexuels, bisexuels et transsexuels n'osent pas tenir leur partenaire par la main en public. Par ailleurs, un tiers des personnes interrogées affirme avoir été victime de violence au cours des cinq dernières années.
Article rédigé par Baptiste Schweitzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Lucy Nicholson Reuters)

L'enquête, ce vendredi à l'occasion de la journée mondiale contre l'homophobie, a porté sur l'Europe entière et ce sont 93.000 personnes lesbiennes, homosexuelles, bisexuelles et transsexuelles qui ont été interrogées. Une
enquête inquiétante qui révèle que près des deux tiers des personnes n'osent
pas tenir leur partenaire par la main en public. Parmi les gays, ils sont près
des trois quarts à avoir peur de s'afficher en public.

Selon le rapport du
directeur de l'Agence des droits fondamentaux de l'UE (FRA), Morten Kjaerum, qui
a commandité cette étude :

"La peur,
l'isolement et la discrimination sont des phénomènes courants."

Cette enquête pointe
également les agressions dont sont victimes les personnes homosexuelles. Quelque
30% des sondés affirment avoir été agressés ces cinq dernières années. Et 30%
des 7.000 transsexuels interrogés disent avoir été agressés physiquement ou menacés de
violences ces 12 derniers mois.

Tous les pays de l'Union européenne touchés

Et ces agressions, physiques ou verbales, tout comme les discriminations, touchent tous les pays
de l'Union européenne. Mais à des degrés divers. Au Pays-Bas, le premier
pays du monde à avoir légalisé le mariage entre homosexuels en 2001, 20% des
participants à l'enquête ont assuré avoir été l'objet de discriminations. Cela
peut-être le cas en matière d'accès aux soins comme en matière de recherche
d'appartements ou de sorties dans les clubs. La France, de son côté, se situe
très légèrement en-dessous de la moyenne européenne.  

Le rôle de l'école

La FRA souligne
également le rôle majeur de l'école. Ces discriminations commencent souvent dès
le plus jeune âge. Ainsi, un gay de 25 ans habitant à Malte explique dans le
rapport que "les insultes constantes étaient insupportables et très peu de
mesures étaient prises par les professeurs contre les harceleurs."

Pour Agence
des droits fondamentaux, il est nécessaire de promouvoir et de protéger les
droits fondamentaux de la communauté LGBT, à commencer par l'école :

"Les États membres
doivent veiller à ce que les élèves LGBT se sentent en sécurité à l'école,
étant donné que c'est là que commencent souvent les expériences négatives (...) les
préjugés sociaux et l'exclusion."

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