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Des dizaines de milliers de personnes ont célébré dimanche le 15e anniversaire du massacre de Srebrenica, en Bosnie

Ce massacre de quelque 8.000 musulmans bosniaques en juillet 1995 par les forces serbes bosniaques à la fin de la guerre de Bosnie (1992-95) a été qualifié de "génocide" par la justice internationale.Les cérémonies civile et religieuse ont été marquées par l'enterrement des restes de 775 victimes au centre mémorial de Potocari, près de Srebrenica.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Une Bosniaque au milieu des cercueils de victimes du massacre de Srebrenica en juillet 1995. (AFP/DIMITAR DILKOFF)

Ce massacre de quelque 8.000 musulmans bosniaques en juillet 1995 par les forces serbes bosniaques à la fin de la guerre de Bosnie (1992-95) a été qualifié de "génocide" par la justice internationale.

Les cérémonies civile et religieuse ont été marquées par l'enterrement des restes de 775 victimes au centre mémorial de Potocari, près de Srebrenica.

3.749 victimes du massacre reposaient déjà dans ce centre mémorial, érigé en 2003. Il s'agit de l'enterrement le plus important par le nombre des victimes du massacre. Dans la foule, figuraient de nombreux proches des disparus, toujours hantés par ces journées, se souvenant de la fuite éperdue de milliers d'entre eux à travers les forêts, de l'attente des survivants guettant l'un des leurs, de l'espoir qui s'amenuise. Parmi les victimes enterrées dimanche, les deux plus jeunes sont des adolescents âgés de 14 ans à l'époque.

Présents aux cérémonies, le Premier ministre belge, Yves Leterme, dont le pays assure la présidence de l'UE, son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan et le ministre français des Affaires étrangères. Bernard Kouchner a lancé à destination de la foule: "Que la justice arrête surtout le général Mladic".

Dans un message lu devant la foule, Barack Obama a qualifié le massacre de "tache sur notre conscience collective" et a lui aussi appelé à l'arrestation de l'ancien général Ratko Mladic, chef militaire des Serbes de Bosnie au moment du massacre. "Il ne peut y avoir de paix durable sans justice", sans "la poursuite et la condamnation de ceux qui ont perpétré le génocide", a affirmé le président américain.

Le président serbe, Boris Tadic, qui avait assisté aux cérémonies du 10e anniversaire, a expliqué samedi sa présence à Srebrenica comme "un acte de réconciliation et de construction de passerelles entre les nations de l'ancien Etat" yougoslave. Dans une résolution adoptée en mars, le Parlement serbe avait condamné "avec la dernière vigueur" le massacre de Srebrenica, après des années de refus par la Serbie de reconnaître l'ampleur de ce massacre, le plus grave commis en Europe depuis la Seconde guerre mondiale.

Lors de cérémonies civile et religieuse, les cercueils des restes de 775 victimes recouverts d'un tissu vert, la couleur de l'islam, ont été portés en terre dans l'après-midi au centre mémorial de Potocari, près de Srebrenica, dans l'est de la Bosnie.

Quelque 8.000 hommes et adolescents musulmans ont été tués en l'espace de quelques jours, en juillet 1995, par les forces serbes bosniaques qui s'étaient emparées de l'enclave musulmane, une "zone protégée" des Nations-Unies. A ce jour, près de 6.500 des quelque 8.000 victimes ont été exhumés de plus de 70 fosses communes et identifiés par des tests ADN.

L'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie, Ratko Mladic, inculpé de génocide pour ce massacre par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie, échappe depuis des années à la justice internationale. Le TPI demande à la Serbie de tout faire pour retrouver l'ancien militaire.

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