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"C'est un héros de la démocratie" : à Gdansk en Pologne, des milliers de personnes rendent hommage au maire assassiné

Après l'agression au couteau dimanche soir du maire de Gdansk, la ville est toujours sous le choc. Les hommages se multiplient avant ses funérailles prévues samedi, décrété jour de deuil dans toute la Pologne. 

Article rédigé par franceinfo, Ludovic Piedtenu - Édité par Thomas Pontillon
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des milliers de personnes réunies à Gdansk ont formé un coeur ave des bougies.  (MATEUSZ SLODKOWSKI / MAXPPP)

Un cœur géant matérialisé par des centaines de bougies. Des milliers d'habitants de Gdansk en Pologne ont rendu hommage mercredi 16 janvier au maire de la ville, assassiné dimanche. Pawel Adamowicz dirigeait la ville depuis 20 ans et venait d’être réélu pour la sixième fois d’affilée lorsqu'un homme l'a agressé à l'arme blanche. Jeudi soir, les habitants de cette grande ville portuaire pourront à partir de 17 heures se recueillir devant le cercueil toute la nuit, avant les funérailles samedi, décrété jour de deuil dans tout le pays.

"La légende grandit"

Les habitants ont le sentiment qu’à travers lui, ce sont les valeurs d'ouverture et de tolérance qu’on a voulu tuer. L’un des proches de la victime, Andrzej Stelmasiewicz, un conseiller municipal, espère le réveil de la population. "L’histoire du pays l’a toujours démontré, les Polonais aiment les héros et les victimes. Et Pawel Adamowicz, c’est un héros, un héros de la démocratie et de tout ce qu’il défendait. Et il est aussi la victime du pouvoir."

Adamowicz devient un symbole pour l’opposition et donc un risque pour le PiS, le parti ultraconservateur au pouvoir, explique Mikolaj Chrzan, rédacteur en chef du grand quotidien Gazeta Wyborcza. "La motivation politique de ce meurtre a ébranlé les habitants des villes polonaises, les grandes comme les petites, explique-t-il. Et comme la légende grandit, les membres du gouvernement essaient d’adoucir leur rhétorique, de dire qu’ils condamnent les discours de haine par exemple. Mais ça n’est pas crédible parce qu’ils ont polarisé la société depuis des mois et des mois."

Elzbieta Rutkowska est responsable d’un centre culturel à Gdansk. Elle est un des visages de l’opposition. "Gdansk a toujours été une ville à part. On dit toujours que le vent vient de la mer et provoque des changements sur toute la Pologne. Le PiS doit avoir peur." Vue la façon dont l’année a dramatiquement commencé, elle s’annonce tendue politiquement avec des élections législatives à l’automne.

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