Bruxelles prévoit une croissance quasi-nulle pour la France cette année, et un déficit public à 3,7%
Les voici, les prévisions de croissance en Europe. Pays après pays, la Commission européenne a fait ses comptes. Optimiste, elle estime que l'activité économique, qui a atteint son niveau plancher, devrait connaître une accélération progressive.
" Dans un premier temps, c'est le renforcement de la demande extérieure qui entraînera la reprise de la croissance. Les investissements et la consommation intérieurs devraient se redresser plus tard dans l'année et, d'ici à 2014, on s'attend à ce que la demande intérieure devienne le principal moteur de la croissance du PIB" , écrit la Commission.
Pour le retour de la croissance, il faudra quand même attendre un peu que la machine se relance. L'Union européenne devrait connaître une très faible croissance cette année (+0,1%), alors que la zone euro sera encore en récession (-0,3%). Ca devrait aller beaucoup mieux en 2014, où Bruxelles prévoit une croissance d'1,6% pour l'UE, d'1,4% pour la zone euro.
La France à la traîne, mais repêchée par Bruxelles ?
Dans le détail, la France n'est pas encore sortie de l'ornière. La croissance sera quasi-nulle cette année (+0,1%), au niveau européen, avant de repartir en 2014, avec +1,2% attendus. Quant au déficit public, il sera encore loin du seuil des 3% : 3,7% en 2013, 3,9% en 2014.
Du coup, la Commission européenne pourrait faire un geste, et reporter à 2014 l'objectif des 3%. La question sera formellement débattue en mai, après la publication des nouvelles prévisions européennes, et la présentation par la France de son programme de stabilité.
Le commissaire en charge des Affaires économiques, Olli Rehn, a expliqué : "Si nos prévisions de printemps montraient que l'ajustement budgétaire structurel dépassait 1% par an en moyenne sur la période 2010-2013 et si des événements économiques négatifs et inattendus ayant des conséquences défavorables majeures pour les finances publiques se produisaient, alors le pacte de stabilité et de croissance permettrait de repousser à 2014 l'échéance pour ramener le déficit public nettement en dessous de 3%."
La faute "aux cinq dernières années" (Pierre Moscovici)
En réaction à ces chiffres, le ministre de l'Economie Pierre Moscovici a rappelé que la crise touchait tous les pays de la zone euro et que la France n'est pas la plus impactée. Il assure que les efforts engagés paieront. Les 60 milliards d'euros d'économies sur le quinquennat de François Hollande sont maintenus.
Il pointe tout de même du doigt les reponsabilités du précédent gouvernement.
Chômage en hausse
Dans ces conditions, le chômage va encore s'aggraver dans la zone euro, pronostique Bruxelles. Après 11,4% l'an dernier, il devrait atteindre 12,2% cette année et se stabiliser à 12,1% en 2014. Avec des pointes cette année à 27% en Grèce et 26,9% en Espagne, les deux pays les plus touchés par la crise - contre 5,7% en Allemagne et 4,5% en Autriche.
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