Bruxelles et Moscou s'accrochent autour d'un accord avorté avec l'Ukraine
L'Union européenne dénonce des pressions de la Russie pour empêcher Kiev de signer un accord avec l'Europe. Poutine contre-attaque.
Entre Bruxelles, Kiev et Moscou, les relations se sont grippées. Le président russe, Vladimir Poutine, a demandé, mardi 26 novembre, aux dirigeants européens de cesser leurs "commentaires acrimonieux" sur la décision de l'Ukraine d'abandonner l'accord d'association avec l'Union européenne (UE). En effet, Bruxelles accuse la Russie d'avoir fait pression sur l'Ukraine. Francetv info remonte le fil de cette polémique.
1L'Ukraine abandonne la préparation d'un accord
Jeudi 21 novembre, Kiev jette l'éponge. Les autorités ukrainiennes mettent fin à la préparation d'un accord d'association avec l'Union européenne et d'une zone de libre échange, qui doit être signé lors d'un sommet à Vilnius (Lituanie), jeudi 28 et vendredi 29 novembre. Kiev justifie cet abandon par des raisons "purement économiques", et non stratégiques.
2L'Union européenne dénonce des pressions russes
Lundi 25 novembre, l'Union européenne réagit : "L'offre de signer un accord d'association et une zone de libre échange sans précédent est toujours sur la table", assurent les présidents du Conseil européen, Herman Van Rompuy, et de la Commission, José Manuel Barroso. Ils demandent aux dirigeants ukrainiens du courage politique face aux pressions russes. Même s'ils savent qu'ils ont peu de chance d'être entendus.
Mardi, la Russie condamne les critiques formulées par l'UE. "Dans cette affaire, il est inopportun de parler de toute forme de pression", déclare le porte-parole du président russe.
3L'Ukraine reconnaît une intervention de Moscou
Le Premier ministre ukrainien reconnaît mardi, pour la première fois, que la décision de son pays de suspendre la signature de l'accord a bien été inspirée par Moscou. "Il nous a été dit clairement : nous sommes prêts a examiner avec vous et l'UE tous les problèmes, mais vous reportez la signature de l'accord, nous discutons, nous nous mettons d'accord et après vous signez", déclare le dirigeant.
Un aveu qui survient alors que des milliers de personnes défilent pour la troisième journée consécutive dans le centre de la capitale ukrainienne. Ces manifestations sont les plus importantes depuis la Révolution orange pro-occidentale de 2004.
4Poutine monte au créneau
Vladimir Poutine demande aux dirigeants européens de cesser leurs "commentaires acrimonieux" sur la situation en Ukraine, estimant mardi qu'un accord entre l'Ukraine et l'UE aurait été une "trahison majeure" envers l'économie russe. "Aurions-nous dû consentir à étrangler des pans entiers de notre économie pour leur plaire", lance le président russe.
5L'UE laisse la porte ouverte
Un accord pourrait encore être signé lors du sommet de Vilnius, estime mardi le ministre des Affaires étrangères lituanien. "Si on me demande si je peux dire avec 100% de certitude que l'accord d'association ne sera pas signé, je ne serai pas en mesure de le dire", indique-t-il. "Nous recevons divers signaux sur ce qui peut se passer après l'arrivée [du président ukrainien] à Vilnius".
6Kiev la referme pour l'instant
Le président ukrainien, Viktor Ianoukovitch, indique mardi que l'Ukraine attendra de meilleures conditions pour examiner une éventuelle signature. "Dès qu'on atteindra [dans les négociations avec les Européens], un niveau confortable pour nous, celui qui correspondra à nos intérêts, quand nous pourrons nous mettre d'accord à des conditions normales, nous pourrons parler de la signature."
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