Un pas de plus vers l'éviction de Silvio Berlusconi du Sénat italien
Une commission spéciale du Sénat s'est dite favorable à le priver de son mandat électif. Les sénateurs se prononceront définitivement avant la fin du mois.
L'éviction de Silvio Berlusconi du Sénat italien se précise. Une commission s'est prononcée en ce sens, vendredi 4 octobre. Deux jours après la fronde interne dans son parti, qui l'a contraint à une volte-face politique humiliante, les ennuis s'accumulent pour le Cavaliere.
"Ayant pris acte des arguments des parties, la commission a décidé à la majorité de proposer à l'assemblée d'invalider l'élection" de Silvio Berlusconi, a annoncé le président de cette commission spéciale du Sénat, Dario Stefano. Il reviendra au Sénat, réuni en assemblée plénière, de se prononcer à la fois sur l'éviction et sur l'inéligibilité du Cavaliere, sans doute avant la fin du mois.
Une commission "non impartiale" pour les partisans de Berlusconi
"C'est une page noire pour la démocratie", a immédiatement réagi Daniele Capezzone, un fidèle du Cavaliere. Jugeant cette commission "non impartiale", les défenseurs du magnat des médias ne s'étaient même pas présentés dans la matinée devant cette commission. "Il n'y a aucune possibilité de défense et aucune raison de se présenter devant un organe qui a déjà anticipé sa décision", ont indiqué dans un communiqué ses trois avocats, Franco Coppi, Piero Longo et Niccolò Ghedini.
Compte tenu de la composition politique de la commission – une majorité de sénateurs de gauche –, cette décision était attendue, après la condamnation de l'ex-chef du gouvernement, le 1er août, à quatre ans de prison pour fraude fiscale (ramenés à un seul en raison d'une amnistie) dans le procès Mediaset.
En raison de son âge, Silvio Berlusconi ne purgera pas sa peine derrière les barreaux, mais en étant assigné à résidence ou en effectuant des travaux d'intérêt général. Toutefois, une éventuelle exclusion le prive de son immunité parlementaire. Or, il a été condamné par ailleurs en première instance, dans le procès Rubygate, pour "prostitution de mineure et abus de pouvoir" et risque une arrestation dans d'autres affaires. De l'avis des politologues, la décision de Berlusconi de provoquer la crise politique le week-end dernier est intimement liée à ces échéances délicates.
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