"C'est clairement une atteinte au droit de manifester" : en Belgique, une loi "anti-casseurs" fait polémique
Pour défendre son projet de loi "anti-casseurs", le ministre de la Justice belge a fait diffuser devant les députés des extraits d'un journal télévisé : vitrines cassées, pluie de projectiles lancés sur des policiers... "Il faut que cela cesse", martèle Vincent Van Quickenborne. Le texte prévoit une peine d'interdiction de manifester pouvant atteindre trois ans en cas de violences graves lors d'une mobilisation.
"Nous voulons introduire l'interdiction judiciaire de participer à des rassemblements revendicatifs, explique le ministre, non pas pour restreindre le droit de manifester, mais pour protéger ce droit contre les casseurs criminels".
Côté syndical, on s'étrangle. Selon Marie-Hélène Ska, secrétaire générale de la CSC, premier syndicat du pays, la portée du texte est beaucoup plus large que le gouvernement ne le dit : "C'est clairement une atteinte au droit de manifester. Et pas seulement pour les organisations syndicales. Demain, dans un comité de quartier, vous vous mobilisez parce que vous ne souhaitez pas qu'un poulailler industriel vienne s'installer chez vous. Si vous occupez cet espace, ça peut être demain considéré par un juge comme une atteinte à la réputation de l'entreprise qui vient s'y installer", dénonce-t-elle.
Le 22 mai à Bruxelles, nous soutiendrons les travailleuses et travailleurs de #Delhaize et nous revendiquerons aussi haut et fort notre droit à nous mobiliser collectivement sur l'espace public. #22mai @rtbfinfo @rtlinfo @LesNews24 pic.twitter.com/02yBPHW20F
— La CSC (@La_CSC) May 17, 2023
Pour les trois principaux syndicats belges, il s'agit d'une attaque de plus contre le droit des travailleurs. Depuis deux mois, ils dénoncent déjà des atteintes au droit de grève dans le long conflit en cours dans les supermarchés Delhaize. Des interventions de police ou d'huissiers sont jugées injustifiées. Ils appellent, lundi 22 mai, à manifester.
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