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Autriche : "Tout ça est maintenant fichu" s'inquiètent les manifestants qui voient entrer l'extrême droite du FPÖ au gouvernement

Alors que six membre du FPÖ, l'extrême droite autrichienne, font leur entrée au gouvernement, plus de 5 000 personnes ont manifesté devant le palais présidentiel à Vienne, pour montrer leur mécontentement. 

Article rédigé par Isaure Hiace
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une personne manifeste aux abords du palais présidentiel à Vienne, en Autriche, le 18 décembre 2017, contre l'entrée au gouvernement de six membre du parti d’extrême-droite, le FPÖ. (JOE KLAMAR / AFP)

Entre 5 000 et 6 000 manifestants se sont rassemblées lundi 18 décembre aux abords du palais présidentiel à Vienne, en Autriche. C’est là que le nouveau gouvernement a été investi. Le leader conservateur âgé de 31 ans, Sebastian Kurz, est devenu officiellement chancelier tout comme Heinz-Christian Strache, leader du parti d’extrême-droite, le FPÖ, officiellement vice-chancelier. 

"Avant, le FPÖ n'avait pas autant de responsabilités" - le reportage à Vienne (Autriche) d'Isaure Hiace

Le FPÖ hérite de six ministères, dont l’Intérieur, la Défense et les Affaires étrangères. De quoi hérisser les manifestants venus lundi matin. Parmi les milliers de manifestants, de nombreux étudiants, comme Alexander, sont  très inquiets sur l’avenir économique de leur pays : "L’Autriche à réussi à devenir une grande puissance mondiale, ce dont rêvent beaucoup de pays. Tout cela est maintenant fichu, simplement parce que certaines personnes pensent que l’on doit travailler plus et gagner moins".

Une inquiétude que partage Juno, qui a déjà connu un gouvernement avec l’extrême droite en Autriche, en 2000. Elle avait d’ailleurs manifesté à l’époque. Elle est revenue ce matin car pour elle, la situation est plus grave aujourd’hui. "Le FPÖ dirige désormais les ministères des Affaires étrangères, de l’Intérieur et de la Défense et ça, c’est très dangereux. Certains vont dire que ce n’est pas nouveau que l’extrême droite soit au pouvoir, mais avant, le parti n’avait pas autant de responsabilités."

"Il y a une banalisation de ce parti"

Pourtant, ils sont moins nombreux à manifester qu’il y a 17 ans où ils étaient 200 000. Alexander Pollak, de l’ONG SOS Mitmensch, l’explique par la dédiabolisation réussie du parti. "Depuis l’année 2000, beaucoup de choses ont changé en Europe et en Autriche aussi. Les gens ont une vision différente du FPÖ aujourd’hui. Il y a une banalisation de ce parti. C’est pour ça qu’il est important que la société civile, ceux qui défendent les droits de l’homme, se fassent entendre et disent non à l’extrémisme et au racisme."

SOS Mitmensch a d’ores et déjà prévu plusieurs manifestations début janvier, où il espère voir les Autrichiens plus nombreux.​

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