TGV californien : la SNCF devra expliquer son rôle pendant la seconde guerre mondiale
La SNCF assure qu'elle est prête à apporter à l'Etat de Californie toutes les clarifications demandées sur son rôle dans le transport de déportés vers les camps nazis pendant la seconde guerre mondiale. A la clé de ces explications, peut-être la construction d'une ligne ferroviaire à grande vitesse dans l'Etat américain. Une ligne de 1.285 kilomètres, pour 45 milliards de dollars (36 milliards d'euros), et la perspective de mettre le pied sur aux Etats-Unis.
Mais la proposition de loi d'un député californien, Bob Blumenfield, risque de mettre la SNCF hors-jeu. Adoptée par la commission des Transports du Sénat californien, donc sur le point d'être votée, elle impose aux sociétés candidates à la construction de la ligne de révéler s'ils elles ont transporté des déportés vers des camps de travail, de prisonniers de guerre, de concentration ou d'extermination nazis pendant la seconde guerre mondiale. Les entreprises doivent fournir des documents prouvant leur rôle.
Une difficulté pour l'entreprise française, dont les infrastructures les matériels et les personnels ont été utilisés par l'occupant pour faire rouler les convois de la mort. Mais elle l'a fait sous la contrainte, puisqu'elle a été mise à la disposition des Allemands.
Le débat a eu lieu en France, puisque la famille d'Alain Lipietz a attaqué l'entreprise pour sa responsabilité présumée dans la déportation du père de l'eurodéputé, en mai 1944. Mais la justice n'a pas donné de réponse claire. En première instance, elle a reconnu une responsabilité partielle, mais le jugement a été cassé, et le pourvoi de la famille Lipietz rejeté par le Conseil d'Etat, mais pour des raisons de procédure. L'affaire, jugée par des tribunaux administratifs, ne serait pas passée devant la bonne juridiction.
En 2000, la SNCF a publié une étude qui a conclu qu'elle avait agi sous la contrainte de l'occupant. Etude qu'a lue député californien Bob Blumenfield. Reste à savoir comment elle sera interprétée.
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