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"J'ai intégré l'orchestre d'Auschwitz" : l'émouvant discours d'une rescapée de l'holocauste

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Article rédigé par Brut.
France Télévisions

Une rescapée des camps de concentration raconte le 31 janvier au parlement allemand comment elle a intégré l'orchestre d'Auschwitz pour survivre à l'enfer. 

"On m’a rasé la tête et tatoué le numéro 69388 sur le bras gauche. Anita Sara Lasker est disparue ainsi." Ainsi commence le discours du 31 janvier de la rescapée de 92 ans, aujourd'hui Anita Lasker-Wallfisch, devant le parlement allemand.

La musique parmi la terreur

"On recherchait de toute urgence quelqu’un qui savait jouer du violoncelle", témoigne la sénior sur son arrivée au camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau.

D’un bon niveau, l’orchestre était dirigé par Alma Rosé, nièce du célèbre compositeur Gustav Mahler et fille du premier violon à l’Opéra de Vienne. Evoquant les horreurs du camp le plus meurtrier d’Europe, Anita Lasker indique que sa "toute petite chance de survivre" provenait de son "utilité" dans l’orchestre en tant que violoncelliste, qu’elle a vite intégré.

Beaucoup considéraient que jouer de la musique dans cet enfer était une offense.

Anita Lasker-Wallfisch

"Le dimanche, nous donnions des concerts à l’intérieur du camp pour le personnel ou juste pour ceux qui avaient envie de nous écouter", évoque-t-elle. Si cette initiative fut salutaire pour certains prisonniers qui profitaient de ces instants pour "s’échapper quelques instants", pour beaucoup, "jouer de la musique dans cet enfer était une offense", raconte-t-elle le ton sévère.

L’improbable rencontre

Lasker qualifie cet orchestre de "Tour de Babel" en référence à toutes les nationalités qui y étaient représentées.

Ce qui a amené la femme de 92 ans à son idée de discours, qu’elle a prononcé devant un parlement ému, c’est le lien d’amitié qui s’est tissé bien plus tard, dans un anglais approximatif, avec une Polonaise qui faisait aussi partie de l’orchestre, et à qui elle n’avait jamais parlé à l’époque.

"Nous avons réalisé que nous avions beaucoup plus de choses en commun que de divergences", explique-t-elle avant de conclure, sous les applaudissements : "Peut-être que cela pourrait servir d’exemple afin de résoudre les problèmes d’aujourd’hui."

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