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Plus de 600 Allemands feraient le djihad en Syrie

Comme c'est le cas en France, de nombreux Allemands partent faire le djihad en Syrie. Le correspondant de France 2 à Berlin, Arnaud Boutet, fait le point sur la réalité du phénomène outre-Rhin.
Article rédigé par Catherine Le Brech
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Près d'Alep, en Syrie, en juillet 2012. ( AFP PHOTO/BULENT KILIC)

320 citoyens allemands se seraient rendus en Syrie pour combattre aux côtés des djihadistes, selon un rapport des services de renseignements. Comment l'opinion publique et la classe politique réagissent-elles à cette information?
Le chiffre de 320 est avancé par le Bundesamt für Verfassungsschutz, l’équivalent des services secrets, mais les associations qui travaillent sur la prévention évoquent le double. Il y aurait donc plus de 600 allemand(e)s en Syrie. Un chiffre en constante augmentation.

L’opinion publique s’est émue de la mort en novembre 2013 de Burak Karan, ancien espoir junior du football allemand. Il avait joué avec les stars du ballon rond. Il s’est fait tuer par l’armée syrienne. En avril 2014, Deso Dogg, rappeur allemand parti faire le djihad, est mort à son tour. Tous passent par la Turquie et disparaissent de la surveillance policière allemande. Les autorités attendent ensuite leur éventuel retour.

Que sait-on exactement de ces jeunes allemands? 
L’Allemagne compte 1800 salafistes. La radicalisation a souvent lieu dans certaines mosquées. Rarement en prison comme c’est le cas en France. Le pays mise sur la prévention.

Il existe depuis deux ans un numéro vert destiné à signaler la disparition ou le comportement suspect d’un individu. 800 appels ont déjà été enregistrés et 200 jugés «sérieux». Un moyen efficace puisque 50% des remontées d’informations passent par le téléphone.

Cinq associations conseillent ensuite les familles et analysent les courriels de leurs proches partis faire le djihad. L’objectif consiste à renouer le contact, bien souvent rompu, sans parler de politique ou de religion. L’association Exit travaille sur 80 cas depuis 2011. Une seule personne a accepté de revenir. Une vingtaine aurait été dissuadée de partir.

Que font les autorités pour faire face au phénomène?
L’Allemagne actionne tous les leviers, y compris la surveillance policière de plusieurs mosquées. Selon plusieurs sources, une vingtaine de personnes, soupçonnées de terrorisme, se trouveraient actuellement sur le territoire.

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