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Petits boulots à 1 euro pour les réfugiés en Allemagne

Depuis 2005, une loi s’applique en Allemagne pour les chômeurs de longue durée. Au bout d’un an sans emploi, ils doivent accepter un petit boulot ou un emploi à 1 euro pour bénéficier d’une aide sociale. Ce principe vient d’être étendu aux demandeurs d’asile avec un objectif: favoriser leur intégration.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Des réfugiés syriens arrivent en Allemagne, dans un foyer de Goettingen (Swen Pfoertner / dpa / AFP)

A Berlin, tout comme à Hanovre ou dans le land de Bavière, l’emploi à 1 euro a été étendu aux réfugiés en attente de papiers. 4000 réfugiés sur 43.000 sont employés par la ville. Ils travaillent notamment dans les foyers où ils sont hébergés, pour servir les repas ou faire des travaux d’entretien.

La rémunération est donc de 1,05 euro de l’heure pour une durée de travail minimale de 20 heures par mois et maximale de 80 heures. Au mieux, le salaire est donc de 84 euros. Il convient d’y ajouter un pécule de 143 euros que perçoit tout migrant durant l’étude de sa demande d’asile.
 
Bien ou mal ?
Pour ses défenseurs, la principale vertu du système repose dans le fait d’offrir une activité aux demandeurs d’asile. En effet, ils n’ont pas le droit de travailler tant que leur demande n’est pas acceptée. Aussi, cette oisiveté est souvent synonyme d’ennui qui peut conduire à des débordements font valoir ses partisans.

Le ministre du Travail, Andrea Nahles, y voit un «tremplin» pour intégrer le marché du travail et promet la création de 100.000 emplois à 1 euro. Un économiste interrogé par l’AFP, Ronald Bachmann, y voit une bonne mesure contre les positions populistes. «Voir un réfugié travailler envoie aussi un signal politique qui n’est pas mauvais.»
 
En revanche, la dimension formatrice de ces travaux est plus discutée. Les syndicats réclament que les migrants ne soient pas cantonnés dans ces petits boulots et obtiennent une véritable formation, en particulier linguistique. Les questions se posent également sur la concurrence avec des emplois dits «normaux». Dans certains secteurs peu qualifiés, l’entretien d’espaces verts, par exemple, la frontière est ténue. Entre un salaire minimum légal à 8 euros de l’heure et un réfugié payé à 1 euro, le choix est vite fait. D’autant que le principe de priorité à l’emploi d’un Allemand ou d’un Européen de l’Union sera levé durant trois ans.
 
L’Allemagne fait pourtant ce pari. La demande est forte. En 2015, le pays a accueilli un million de réfugiés. D’ici 2020, le gouvernement prévoit de dépenser presque 100 milliards d’euros. Les cours de langue, à eux seuls, coûteraient 5,7 milliards d’euros.

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