L'Allemagne vit "une situation inédite et très difficile", selon un membre du SPD

"On est dans une situation très difficile et inédite en Allemagne", a reconnu Jakob von Weizsäcker, lundi 20 novembre sur franceinfo. L'eurodéputé allemand, membre du Parti social-démocrate (SPD), est revenu sur l'échec de la chancelière allemande Angela Merkel à former une coalition pour gouverner, près de deux mois après les élections fédérales fin septembre.

Lundi, Angela Merkel s'est entretenue avec le président allemand Frank-Walter Steinmeier. Ce dernier s'est exprimé lundi après-midi. Il a demandé à l'ensemble des partis allemands de "revoir" leurs positions pour permettre la reprise des négociations. Le SPD a quant à lui réaffirmé lundi qu'il ne participerait pas à une coalition gouvernementale, après en avoir fait partie entre 2013 et 2017.

franceinfo : Est-ce qu'il y a une possibilité que le SPD change d'avis ?

Jakob von Weizsäcker : Le problème, c'est qu'aux dernières élections, les sociaux-démocrates ont perdu l'élection. On avait dit que l'électorat ne voulait plus de la grande coalition. Donc c'était tout à fait logique de terminer cette coalition. C'était aux autres partis, les Verts et les libéraux, de former un nouveau gouvernement.

Quelles sont les conditions pour que le SPD revienne dans la coalition ?

Aujourd'hui, la question ne se pose pas. On a perdu l'élection. Angela Merkel, malheureusement, n'a pas réussi à former une coalition. Maintenant, on est dans une situation vraiment très difficile et inédite en Allemagne. Il nous reste deux possibilités : chaque parti peut voir si on trouve une manière de former un gouvernement, mais ça me semble peu probable ; l'autre option, à court terme, c'est un gouvernement minoritaire mais dans les mois qui viennent, il y aurait une nouvelle élection.

Souhaitez-vous voir partir Angela Merkel ?

Elle a vraiment échoué. Des questions vont se poser au sein de son propre parti. Ce sont les chrétiens-démocrates qui décident du leader qu'ils veulent. Une chose est claire, Angela Merkel était affaiblie dans les dernières 24 heures. Elle paye deux problèmes. Dans beaucoup de situations, elle était passive. Elle n'a pas présenté de grands projets pour l'avenir de l'Allemagne, elle était une gestionnaire des crises. Elle n'a pas proposé de grands projets, de grandes visions pour faire avancer l'Allemagne ou l'Europe. Ça, c'est une faiblesse. Elle n'est pas très inspirée. Et puis, il y a eu des problèmes dans la gestion de la crise des réfugiés et cela a beaucoup influencé les dernières élections.