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Adhésion à l'Union européenne: Zagreb en piste

La Croatie a signé le 9 décembre 2011 le traité d'adhésion à l'Union européenne, qui deviendra effectif en juillet 2013. Durant ce laps de temps, le nouveau premier-ministre de centre-gauche, Zoran Milanovic, a l'obligation de continuer les réformes en matière judiciaire et en ce qui concerne la corruption, tout en s'attachant à redonner du mordant à l'économie.
Article rédigé par Jean-Claude Rongeras
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Zoran Milanovic après sa victoire aux législatives, à Zagreb, le 4/12/2011 (HRVOJE POLAN/AFP)

Pour le président croate, Ivo Josipovic, le premier pas réussi sur la voie de l'adhésion à l'Union européenne est  «un évènement historique» de la même ampleur que l'indépendance de son pays en 1991. Pourtant l'UE, échaudée par les exemples des intégrations hâtives bulgare et roumaine impose un système de surveillance. Zagreb doit persévérer dans ses efforts en matière de justice, de concurrence, ainsi que de lutte contre le crime organisé et la corruption. Si Zagreb faiblit dans son action, des sanctions pourraient être décidées en dernier ressort par les 27, comme des gels de fonds européens.

Le nouveau premier ministre condamné à la réussite

Le nouveau premier ministre, Zoran Milanovic, 45 ans, dont la coalition de centre-gauche, a remporté 80 des 151 sièges du Parlement le 4 décembre 2011 doit organiser le 22 janvier un référendum sur l'adhésion à l'UE. Selon les sondages, 60% des Croates doivent voter oui à cette consultation.

Sa tâche n'est pas facile car le taux de croissance devrait être de 0,5% en 2011, selon la Banque mondiale (BM) alors que le chômage était en novembre de 17,9%. Le léger solde positif est dû au tourisme qui représente entre 15% et 20% du Produit intérieur brut (PIB).

Alors que la dette du pays (47,2 milliards d'euros) représente 102% du PIB, Zoran Milanovic s'est engagé à réduire les dépenses et à faire adopter un budget d'austérité.


La victoire de Zoran Milanovic aux élections législatives


Juriste et diplomate de formation, entré au Parti-social démocrate (SPD) au début des années 2000, Zoran Milanovic en prend les rênes en 2007. Perçu comme un homme ambitieux, assuré et intelligent, c'est un bon orateur mais son image n'a pas au top niveau. Considéré comme distant, loin des gens, il a sillonné cette ancienne république yougoslave au cours des semaines qui ont précédé le scrutin pour améliorer cet aspect de sa personnalité. Il devra rapidement faire ses preuves.

Le boulet de la corruption

L'un des dossiers prioritaires est la corruption. Certaines affaires sont d'importance: ainsi le parquet croate souhaite pouvoir interroger le PDG du géant pétrolier hongrois MOL, Zsolt Harnadi, soupçonné d'avoir versé en 2009 un pot-de-vin de 10 millions d'euros à l'ancien premier ministre croate, Ivo Sanader; mais la justice hongroise fait la sourde oreille.

Un blogueur comme Marko Rakar, qui a déjà mis à jour des listes électorales incohérentes ou de fausses listes de vétérans croates bénéficiant de subventions pourrait aider son pays dans la traque pour l'intégrité.

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