Etats-Unis : le bras de fer autour du budget menace l'Obamacare
Le bras de fer autour du vote du budget se poursuit aux Etats-Unis entre républicains et démocrates. Dans la nuit de samedi à dimanche, la Chambre des représentants, dominée par les premiers, a adopté un projet de loi de finance provisoire.
Celui-ci, qui doit financer les opérations de l'Etat fédéral jusqu'au 15 décembre, reporterait d'un an l'entrée en vigueur de la réforme du système de santé et supprimerait une taxe sur les appareils médicaux créée par cette loi.
Le président républicain de la Chambre, John Boehner, s'est félicité de ce vote, estimant qu'il revenait maintenant "au Sénat d'adopter ce texte sans tarder pour empêcher une fermeture de l'Etat fédéral ".
Mais le texte, en s'attaquant à la réforme la plus emblématique du premier mandat de Barack Obama, sera vraisemblablement rejeté par le Sénat, contrôlé par les alliés démocrates du président, à leur retour en session lundi après-midi. La Maison Blanche a en outre annoncé samedi que le président opposerait son veto dans le cas, improbable, où le texte était adopté par le Congrès.
La loi sur la santé surnommée "Obamacare" (contraction d'Obama et "health care", qui signifie "santé") a été votée en 2010 et validée par la Cour suprême en 2012. Elle vise à fournir une couverture maladie à des dizaines de millions d'Américains actuellement non assurés. Mais les républicains contestent l'obligation légale qui sera celle de tout Américain d'être assuré à partir du 1er janvier.
Menace de paralysie budgétaire
Les deux chambres du Congrès doivent impérativement adopter un texte commun d'ici lundi soir, fin de l'exercice budgétaire 2013, faute de quoi des centaines de milliers de fonctionnaires pourraient être mis en congés sans solde dès mardi matin, et jusqu'à ce que le Congrès vote de nouveaux crédits pour financer les opérations gouvernementales.
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La justice, la sécurité nationale, les opérations militaires et d'autres services jugés essentiels seront exemptés, mais tous les parcs et musées nationaux fermeraient et les effectifs des administrations seraient réduits au minimum vital. La moitié des 800.000 civils du Pentagone seraient concernés et les militaires pourraient ne pas être payés à temps.
Barack Obama a mis en garde les républicains sur les conséquences d'un tel "shutdown".
La dernière fermeture des services administratifs, du 16 décembre 1995 au 6 janvier 1996, était due à la guérilla budgétaire entre l'administration démocrate de Bill Clinton et les républicains, conduits par le président de la Chambre des représentants d'alors, Newt Gingrich.
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