La NSA a espionné les jeux en ligne et les mondes virtuels
L'agence de renseignement américaine et son homologue britannique ont infiltré World of Warcraft et Second Life ainsi que Xbox Live, le service de jeu en ligne de Microsoft.
Les services américains de renseignement n'ont pas seulement espionné des millions de citoyens dans le monde réel, ils les ont aussi surveillés dans les mondes virtuels. La NSA et son homologue britannique, le GCHQ, ont infiltré les célèbres jeux de rôle multijoueurs en ligne World of Warcraft et Second Life. Mais aussi Xbox Live, le service de jeu en ligne créé par Microsoft et sur lequel sont connectés plus de 48 millions de joueurs. Cette nouvelle révélation du Guardian, du New York Times et du site Pro Publica (liens en anglais), lundi 9 décembre, s'appuie une fois de plus sur des documents secrets datant de 2008, détenus par l'ancien employé de la NSA Edward Snowden.
Les agences de renseignement ne voulaient pas laisser cette gigantesque communauté sans surveillance. Elles redoutaient que des terroristes ne se cachent parmi les hordes d'orcs, d'elfes ou de gobelins de World of Warcraft ou les avatars de Second Life. Des agents se sont donc créé des avatars et se sont fait passer pour d'authentiques joueurs en ligne. Ils ont collecté des discussions entre joueurs, des photos de profil, des données de géolocalisation... La NSA et le GCHQ ont également tenté de recruter des informateurs chez les joueurs. Les agents américains étaient même tellement nombreux dans ces mondes virtuels qu'un groupe de travail était nécessaire pour éviter qu'ils ne s'espionnent les uns les autres ou n'interfèrent dans les tentatives d'infiltrations.
Les documents secrets n'indiquent pas si cette surveillance a permis de déjouer des complots terroristes. Ni même si ces jeux en ligne ont été utilisés par des réseaux terroristes pour communiquer. Blizzard Entertainment, le concepteur de World of Warcraft, affirme qu'il n'était pas au courant de cette surveillance. Microsoft et le créateur de Second Life n'ont pas souhaité commenter ces révélations. Tout comme la NSA. Le GCHQ a refusé "de confirmer ou de démentir" ces informations.
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