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Espionnage américain : Manuel Valls réclame "un code de bonne conduite" entre pays "alliés"

La France "ne tolérera aucun agissement mettant en cause sa sécurité", a déclaré l'Elysée à l'issue d'un Conseil de défense réuni en urgence.

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
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Temps de lecture : 3 min
Manuel Valls, à l'Assemblée nationale, le 9 juin 2015. (MAXPPP)

S'exprimant devant l'Assemblée nationale, Manuel Valls a réagi, mercredi 24 juin, au lendemain des révélations de Libération et de Mediapart en collaboration avec WikiLeaks sur les écoutes américaines d'au moins trois présidents français. Le Premier ministre a vivement dénoncé les "pratiques inacceptables" d'écoutes pratiquées par les Etats-Unis, "un pays ami". Conseil de défense en urgence, ambassadrice américaine convoquée... Voici les différentes réponses de la France à ces révélations.

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Valls réclame "un code de bonne conduite"

Un Conseil de défense a été réuni en urgence en fin de matinée mercredi autour du président, François Hollande. "Au-delà des nuances et des avis qui peuvent diverger", il a permis de "mesurer et de partager l'émotion et la colère qui, dans un mouvement d'unité, étreignent l'ensemble de la représentation nationale et le pouvoir exécutif face à ces pratiques inacceptables émanant d'un pays ami", a déclaré le Premier ministre devant les députés au sujet des révélations de la presse. "Il est souhaitable qu'entre pays alliés un code de bonne conduite soit établi en matière de renseignement et de respect de la souveraineté politique", a également observé Manuel Valls. "Les Etats-Unis doivent tout faire pour réparer" les dégâts liés aux révélations, a-t-il ajouté. 

Un Conseil de défense en urgence

Dès 9 heures, les principaux ministres concernés, les responsables militaires et les maîtres espions français se sont retrouvés autour du chef de l'Etat pour "évaluer sur tous les plans la totalité des informations" révélées et "prévoir la réaction utile" lors d'un Conseil de défense exceptionnel, selon l'entourage du président. 

Autour de François Hollande, figuraient le Premier ministre, Manuel Valls, des ministres (Affaires étrangères, Défense, Intérieur, porte-parole), la plupart des responsables des "services" (DGSE, DGSI, coordonnateur national du renseignement et SGDSN), le chef d'état-major des armées et le chef d'état-major particulier du président.

"Il s'agit de faits inacceptables qui ont déjà donné lieu à des mises au point entre les Etats-Unis et la France, notamment fin 2013, au moment des premières révélations", a déclaré la présidence dans un communiqué après le Conseil de défense. "Des engagements avaient été pris par les autorités américaines. Ils doivent être rappelés et strictement respectés. La France ne tolérera aucun agissement mettant en cause sa sécurité et la protection de ses intérêts", a ajouté l'Elysée. En clair : ces comportements passés des services américains sont connus, et Washington s'est déjà engagé à y mettre fin. 

Des parlementaires reçus à l'Elysée

François Hollande a également réuni, toujours à l'Elysée, une vingtaine de responsables parlementaires "pour faire le point"Outre cette délégation conduite par le président du Sénat, Gérard Larcher (Les Républicains), et celui de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone (PS), Manuel Valls et les ministres de l'Intérieur, de la Justice, des Affaires étrangères et de la Défense ont participé à cette réunion. 

François Hollande souhaite que les Etats-Unis "réitèrent leurs engagements" pris en 2013 sur la fin de l'espionnage des autorités françaises, selon un membre de la délégation parlementaire reçue par le chef de l'Etat. "La France n'autorise pas cette pratique de ciblage des dirigeants étrangers", a affirmé le président devant ces responsables politiques. 

L'ambassadrice américaine convoquée

L'ambassadrice des Etats-Unis en France, Jane Hartley, a été convoquée par le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, ont indiqué des sources diplomatiques. Elle doit être reçue dans l'après-midi.

Un coup de fil Hollande-Obama

Les présidents François Hollande et Barack Obama doivent s'entretenir par téléphone dans la journée de mercredi, a indiqué Jean-Pierre Raffarin, à la mi-journée. "Un entretien avec le président des Etats-Unis est programmé dans les heures qui viennent", a précisé le sénateur des Républicains, membre de la délégation parlementaire reçue par le chef de l'Etat. La conversation aura lieu "dans la journée", a confirmé le président PS de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone.

Le coordonnateur du renseignement aux Etats-Unis

François Hollande a également décidé d'envoyer aux Etats-Unis le coordonnateur du renseignement français, Didier Le Bret, pour faire le point avec les autorités américaines.

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