Cet article date de plus d'onze ans.
Victimes du krach immobilier en Espagne
Publié le 19/06/2013 13:46
70 familles, dont certaines risquaient l'expulsion faute de pouvoir payer leur loyer, ont emménagé dans un lotissement de pavillons, abandonné à la périphérie de Bollullos Par del Condado, une petite ville d'Andalousie, dans le sud de l'Espagne.
Selon le gouvernement régional, 700.000 logements sont vides dans cette région.
Le reportage de Lloyd Parry et les photos de Cristina Quicler illustrent ce propos.
Les habitants du lotissement abandonné.
C'est à la bordure d'un pré, où des chevaux paissent paisiblement, que les habitants ont trouvé ces pavillons aux façades fraîchement peintes en blanc et jaune.
«J'espère qu'ils vont se bouger un peu et qu'ils nous mettront l'eau, l'électricité et nous accorderons un loyer modéré… C'est tout ce que nous demandons. Nous sommes des êtres humains, pas des chiens», explique l’un deux en parlant des autorités locales. ( AFP PHOTO / CRISTINA QUICLER)
Carmen et Juan Diego, un des couples à avoir emménagé dans le lotissement.
Le sud de l’Espagne est la région la plus peuplée du pays avec huit millions d'habitants. L’agriculture est sa principale activité. Mais le chômage qui a atteint 37% a battu largement le record national historique de 27,1%.
Beaucoup de familles ne pouvant pas honorer leurs traites se sont retrouvées à la rue. (AFP PHOTO / CRISTINA QUICLER)
Toni Garcia, 23 ans, l’une des habitantes, nourrit son bébé.
«Nous sommes venus ici parce que nous n'avions pas d'autre choix… Je m'en fiche de dormir sur un banc, mais je ne veux pas que mes enfants vivent dans la rue. On payait 225 euros par mois de loyer, c'est le moins cher qu'on puisse trouver, mais je ne gagne rien et mon compagnon non plus, on allait nous expulser.»
Au chômage de puis des mois, elle travaillait comme saisonnière dans les grandes plantations d'oliviers de la région. (AFP PHOTO / CRISTINA QUICLER)
Virginia et ses filles dans la cuisine
Ce lotissement est un projet qui a été abandonné d’un coup par les promoteurs rattrapés par la crise. Avec l'éclatement de la bulle immobilière en 2008, de nombreuses constructions se sont arrêtées net, créant des villes fantômes.
Restés vides, sans eau ni électricité, certains des appartements avaient été pillés. (AFP PHOTO / CRISTINA QUICLER)
Sur les banderoles : «Des enfants dans la rue et des maisons vides». «Tout le monde a le droit à un logement décent»
Un des habitants, ancien saisonnier qui travaillait à la cueillette des fraises autour de
Huelva, en Andalousie, aujourd’hui sans emploi témoigne: «Nous sommes entrés ici sans faire de dégâts, bien au contraire… Tout ce que nous voulons, c'est pouvoir négocier une solution digne et trouver un logement.» (AFP PHOTO / CRISTINA QUICLER)
Des femmes discutent sur le pas de la porte.
Pour éviter que les familles se retrouvent à la rue, le gouvernement régional andalou, de gauche, a adopté en avril, contre l'avis du gouvernement conservateur espagnol, deux mesures inédites.
La première, bloquer les expulsions de familles précaires qui ne peuvent plus payer leur loyer, ou rembourser leur prêt lorsque leur logement appartient à une banque.
La seconde, les banques et les promoteurs immobiliers qui possèdent des logements habitables mais préfèrent les laisser vides plutôt que de les mettre sur un marché bloqué risquent désormais une amende allant de 1.000 à 9.000 euros. (AFP PHOTO / CRISTINA QUICLER)
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