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Vote en faveur de l'indépendance de la Catalogne : Louis Aliot se dit "inquiet pour la paix civile"

Pour le député FN des Pyrénées-Orientales et conseiller municipal de Perpignan, Louis Aliot, "le processus est totalement irresponsable".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le député FN des Pyrénées-Orientales et conseiller municipal de Perpignan, Louis Aliot. (THOMAS SAMSON / AFP)

Louis Aliot, député FN des Pyrénées-Orientales et conseiller municipal de Perpignan, dernière grande ville française avant la frontière espagnole et dont le coeur bat au rythme catalan, se dit assez "inquiet pour la paix civile", sur franceinfo vendredi 27 octobre, après le vote pour l'ouverture du processus de déclaration d'indépendance de la Catalogne par les élus du Parlement.

L'élu redoute que les événements catalans ne donnent des idées aux indépendantistes français et "ne viennent (...) polluer les débats sur le territoire de la République française".

franceinfo : Quand on est élu catalan, comment réagit-on à cette déclaration d'indépendance ?

Louis Aliot : On est un peu partagé, parce qu'on a des amis de l'autre côté des Pyrénées, de l'autre côté de la frontière, qui sont catalans et qui défendent leur identité, leur culture. Mais la plupart du temps, en tout cas ceux que je connais, ne sont pas favorables à l'indépendance totalement. De ce point de vue-là, on est assez inquiet pour la situation, pour la paix civile, tout simplement, parce que je pense que c'est une aventure. Je pense que le processus est totalement irresponsable. Je regardais les chiffres, le fameux référendum, c'est quand même 90% de 46% de votants, paraît-il, sans aucun contrôle, ni quoi que ce soit. Et cet après-midi, le vote du Parlement, c'est quand même 70 pour, 10 contre, sur 135 élus, c'est-à-dire c'est un vote minoritaire. En droit, on appelle cela une forfaiture.

Que pensez-vous des témoignages de soutien adressés à Mariano Rajoy ?

Je n'ai pas beaucoup de sympathie pour le pouvoir de M. Rajoy et pour le PP [Parti populaire] madrilène, qui est un parti totalement inféodé au pouvoir de Bruxelles, qui porte une importante responsabilité dans la situation pour une raison simple : pendant des décennies et des décennies, ils ont poussé ces mouvements autonomistes puis indépendantistes à prendre de plus en plus d'importance dans le paysage politique européen et aujourd'hui, ils sont en train malheureusement de cueillir les fruits amers de leur propre politique. Ça commence avec la Catalogne aujourd'hui, mais je crains pour la France, mon pays, que ça ne se termine comme ça dans certaines régions et avec des processus analogues.

Qu'est-ce que vous attendez d'Emmanuel Macron ?

Je crois que M. Macron est dans le concert des nations européennes : il respecte la souveraineté espagnole. Moi, j'espère simplement aujourd'hui que [face] à l'irresponsabilité catalane, il y ait peut-être un peu moins de rigidité madrilène et que précisément, nous allions vers un dialogue et vers une négociation de nouveau statut, à la limite, qui ressemblerait à celui des Basques et qu'on n'en parle plus. Parce que cette affaire-là, au départ, tout le monde a cru à une farce, aujourd'hui, c'est très minoritaire mais ces gens-là sont très déterminés. Ils sont entre les mains d'une extrême-gauche qui est totalement extrémiste dans son fonctionnement et qui est capable de tous les coups. Donc, je suis assez inquiet, je me préoccupe du département sur lequel je suis élu député, à Perpignan, conseiller municipal, pour que précisément ces idées-là et ces extrémistes-là ne viennent pas polluer les débats sur le territoire de la République française.

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