Indépendance de la Catalogne : trois questions sur la résolution votée par le Parlement de Barcelone
Le vote sur l'indépendance a été boycotté par les élus opposés à la sécession (PSOE, Parti populaire et Ciudadanos), qui ont quitté l'hémicycle en signe de protestation.
L'annonce a été accueillie par les hourras de dizaines de milliers d'indépendantistes à Barcelone (Espagne). Le Parlement de Catalogne a adopté, vendredi 27 octobre, une résolution déclarant que la région devient un "Etat indépendant prenant la forme d'une République". La motion a été adoptée par 70 voix pour, 10 voix contre, et deux votes blancs, a annoncé la présidente du Parlement régional, qui compte au total 135 élus.
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Le vote a été boycotté par les élus du Parti socialiste, du Parti populaire et de Ciudadanos, qui ont quitté l'hémicycle en signe de protestation. Franceinfo fait le point sur le vote de cette résolution.
Qu'annonce cette résolution ?
"Nous constituons la République catalane, comme Etat indépendant et souverain, de droit, démocratique et social", lit-on dans le préambule de cette résolution. Dans ses attendus, la résolution demande à l'exécutif catalan de négocier sa reconnaissance à l'étranger, alors qu'aucun Etat n'a pour l'heure manifesté son soutien aux indépendantistes.
Cette proclamation solennelle entre en vigueur vendredi. Elle avait déjà été signée (mais pas votée) par les députés indépendantistes le 10 octobre. Une initiative invalidée par le Tribunal constitutionnel, tout comme le référendum organisé par le gouvernement catalan le 1er octobre.
Qui l'a votée ?
Avant le vote du Parlement catalan, l'opposition a quitté l'hémicycle. Brandissant la résolution, Carlos Carrizosa, du parti anti-indépendantiste Ciudadanos, avait déclaré : "Ce papier que vous avez rédigé détruit ce qu'il y a de plus sacré, la coexistence" en Catalogne. "Comment a-t-on pu en arriver là ?", s'est demandé pour sa part Alejandro Fernandez du Parti populaire de Mariano Rajoy, évoquant "un jour noir pour la démocratie".
La résolution a finalement été adoptée par 70 voix pour. Les partis séparatistes – allant de l'extrême gauche au centre droit – sont en effet majoritaires en sièges (72 sur 135) au Parlement. Les élus ont ensuite entonné l'hymne nationaliste et crié "Vive la Catalogne".
Comment réagit l'Etat espagnol ?
"L'Etat de droit restaurera la légalité en Catalogne", a tweeté le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy. Le dirigeant conservateur a demandé à tous les Espagnols de "garder leur calme", dans un message signé de ses initiales.
Pido tranquilidad a todos los españoles. El Estado de Derecho restaurará la legalidad en Cataluña. MR
— Mariano Rajoy Brey (@marianorajoy) 27 octobre 2017
Vendredi, parallèlement au vote catalan, le Sénat espagnol a voté la mise en œuvre de l'article 155 de la Constitution afin d'accorder au gouvernement central la possibilité de mettre la Catalogne sous tutelle. Le chef du gouvernement, Mariano Rajoy, doit désormais réunir un conseil des ministres dans le but d'adopter les premières mesures en vue de l'application de l'article ; comme la destitution du gouvernement régional et la mise sous tutelle des forces de police catalanes par Madrid.
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