"Ç'a été la chute totale": des petits entrepreneurs barcelonais voient leurs ventes s'effondrer après la crise politique en Catalogne
La crise politique qui secoue la Catalogne, à la veille d’un vote décisif pour son avenir, n’est pas sans conséquences économiques : 3 000 entreprises ont déjà déménagé leurs sièges sociaux.
Le vote sera décisif pour l’avenir de la Catalogne : jeudi 21 décembre, les électeurs désigneront le nouvel exécutif régional après la destitution du précédent par le gouvernement espagnol, qui l'a accusé de sédition et de rébellion. Cette crise politique, qui secoue la plus riche région d’Espagne, n’est pas sans conséquences économiques. Ainsi, 3 000 entreprises ont déjà déménagé leur siège social. Soit 1% des entreprises du pays.
La crise politique a eu un effet dévastateur
A Barcelone, dans son magasin tout illuminé, Andres Sanchez Gonzales ne se lasse pas de montrer le fonctionnement des bijoux qu’il a créé : ici, ce socle pour la coupe de jambon, là ce couteau à huîtres et son support. À 58 ans, cet architecte de formation a créé il y a vingt ans, avec son vieil oncle, la société Exclusivas Saigo, six salariés, qui fabrique des couteaux et ustensiles de cuisine et en distribue d’autres venus de fournisseurs étrangers en particulier japonais. Pour lui, la crise politique en Catalogne a eu un effet dévastateur.
"C’est négatif, surtout que nous revenons à peine de la crise économique, déplore Andres Sanchez Gonzales. Certains ont des problèmes de trésorerie, pour payer les crédits, pour payer les fournisseurs. Ils ont envisagé de se séparer de certains salariés et ont même des difficultés pour trouver des distributeurs de leur propre marque en Espagne." La chute de ventes qu’il craignait a bien eu lieu, dès octobre. "Ç'a été la chute totale, soupire-t-il, avec une baisse totale de 28% des ventes."
Son siège social délocalisé à Madrid
Craignant des difficultés de diffusions de leurs produits, des fournisseurs l’ont déjà prévenu : si la Catalogne est indépendante, ils cesseront de travailler avec lui. Alors Andres a pris les devants. "Nous présentons le quartier général avec une adresse à Madrid", explique-t-il en montrant la nouvelle adresse de son siège social et fiscal. "Nous avons fait cela pour éviter les problèmes avec les fournisseurs. Maintenant, ils ne peuvent plus dire que notre entreprise est en Catalogne puisqu’elle est officiellement basée à Madrid." Si la crise politique se poursuit et que les ventes ne remontent pas, il craint cette fois de ne pas pouvoir résister.
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