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Les trois enseignements des élections historiques en Espagne

Arrivé en tête, dimanche soir, avec un faible score qui ne lui permet pas d'atteindre la majorité absolue, le Parti populaire (droite) de Mariano Rajoy va avoir beaucoup de mal à former un nouveau gouvernement.

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
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Le leader du parti Podemos, Pablo Iglesias, salue ses partisans après les élections législatives, le 20 décembre 2015, à Madrid (Espagne). (SERGIO PEREZ / REUTERS)

L'Espagne entre dans une nouvelle ère politique. Le Parti populaire (PP) du président du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, est arrivé en tête des élections législatives, dimanche 20 décembre, avec 123 sièges. Il a toutefois perdu sa majorité absolue, au profit des partis de gauche qui, ensemble, pourraient être à même de gouverner. Voici ce qu'il faut retenir du scrutin.

La percée de Podemos et de Ciudadanos

Arrivé en troisième position, avec 69 sièges et 20,6% des voix, le parti anti-austérité Podemos fait une entrée remarquée au Congrès des députés, la chambre basse des Cortes Generales, le parlement espagnol. "Aujourd'hui est un jour historique pour l'Espagne, a déclaré le secrétaire général de Podemos, Pablo Iglesias, devant ses partisans. L'Espagne ne sera plus jamais la même."

Podemos devance nettement l'autre nouveau venu sur la scène politique ibérique, Ciudadanos. Ce parti centriste obtient 40 sièges et 14% des suffrages.

La fin du bipartisme

Le résultat des urnes montre que le bipartisme, en vigueur depuis la fin de la dictature franquiste il y a quarante ans en Espagne, a vécu. Incapables d'atteindre le seuil des 176 sièges, synonyme de majorité absolue, le Parti populaire (123 sièges, 28,72%) et le Parti socialiste ouvrier (90 sièges, 22%) ont à peine recueilli, à eux deux, la moitié des suffrages (50,72%). Le PP a réalisé son pire score depuis 1993, et le PSOE le moins bon résultat de son histoire.

Le défi de la formation du nouveau gouvernement

S'exprimant devant ses partisans, Mariano Rajoy a déclaré qu'il allait tenter de former un gouvernement, sans cacher que les jours à venir seraient difficiles et que des alliances devraient être forgées. "Le PP sera le premier à essayer de former une coalition, mais le bloc de gauche a plus de chances, parce qu'il additionne plus de sièges", souligne le professeur de sciences politiques Ignacio Jurado. "La question clé est de savoir s'il y aura une coalition de partis contre Rajoy", estime l'analyste Antonio Barroso.

Un gouvernement minoritaire PP est techniquement possible, mais improbable. Même chose pour une grande coalition entre le PP et les socialistes, que les deux partis ont vigoureusement exclue lors de la campagne électorale.

La constitution espagnole ne fixe pas de date butoir pour la formation d'un nouveau gouvernement. Selon les observateurs, les négociations pourraient durer de longues semaines, voire même déboucher sur l'organisation de nouvelles élections.

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