"Ils ne montraient aucun signe de radicalisation", affirme le père des frères Oukabir, principaux suspects des attentats en Catalogne
Le cadet, Moussa Oukabir, a été abattu par la police, alors qu'il était à bord de la voiture qui a foncé sur la foule à Cambrils. Le second, Driss, a été arrêté. Dans leur village, au Maroc, l'annonce de leur implication a surpris les habitants.
Un village sous le choc. Sur les hauteurs du Moyen Atlas au Maroc, la bourgade sans histoire de Melouiya est tombée des nues après les deux attentats qui ont endeuillé la Catalogne. Les frères Driss et Moussa Oukabir – arrêté pour le premier et abattu dans la voiture qui fonçait sur la foule à Cambrils pour le second – sont originaires du village.
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Près d'une tente initialement installée pour accueillir une cérémonie de mariage, certains membres de leur famille se sont confiés à l'AFP. "La joie a laissé place à la tristesse et à la douleur", souffle Abderrahim, un des oncles des frères Oukabir. "Nous sommes sous le choc, complètement effondrés, enchaîne, les larmes aux yeux, leur père Said. La police espagnole a appelé aujourd'hui sa mère qui se trouve en Espagne, pour lui dire que Moussa était mort."
"Nous ne connaissons ni le radicalisme ni le terrorisme"
"Nous sommes des gens simples, pacifistes. Nous ne connaissons ni le radicalisme ni le terrorisme", assure un habitant de cette région nichée dans le centre du royaume et dont l'économie repose en grande partie sur le transfert d'argent des Marocains établis en Europe. Said Oukabir est d'ailleurs parti tenter sa chance en Catalogne dans les années 1990.
Après avoir passé son enfance à Aghbala, une commune rurale située non loin de leur village natal, Driss avait 10 ans quand il est arrivé en Espagne. Moussa, qui était âgé de 17 ans, est né à Ripoll, dans le nord de l'Espagne.
L'annonce de l'implication présumée des deux frères dans les attentats a suscité une onde de choc chez leurs proches. "Ils ne montraient aucun signe de radicalisation. Ils vivaient comme les jeunes de leur âge, s'habillaient comme eux", jure le père de famille.
"Il s'est sans doute fait manipuler"
"Moussa était un garçon gentil qui ne faisait de mal à personne. Il suivait ses cours normalement et devait passer son bac l'an prochain. Ces derniers temps, il a commencé à faire sa prière (...) mais ça s'arrêtait là, continue Said Oukabir. Il était jeune, pas encore mûr, et il s'est sans doute fait manipuler."
Driss, lui, a "quitté tôt l'école pour travailler honnêtement et gagner sa vie, raconte le père. Aujourd'hui, il est entre les mains de Dieu et de la police, enchaîne-t-il. Il est sous le coup d'une enquête. J'espère qu'ils diront qu'il est innocent. Je n'ai pas envie de perdre mes deux fils."
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