: Vidéo Indonésie : Bangun, un "village poubelle" envahi par le plastique
Depuis que la Chine a interdit l'importation de certains déchets, plusieurs pays d'Asie du Sud-Est, dont l'Indonésie, reçoivent de plus en plus de plastique étranger à traiter. Dans la province de Java Oriental, Bangun est l'un de ces "villages poubelles" croulant sous les détritus.
Des montagnes de déchets, loin des paysages paradisiaques de certaines îles indonésiennes. Dans la province de Java Oriental (Indonésie), les rues de plusieurs villages pauvres se retrouvent de plus en plus saturées par des déchets en plastique, arrivant chaque jour de l'étranger pour être triés. Bangun est l'un de ces "villages poubelles", devenu malgré lui un lieu de recyclage des déchets.
Chaque jour, plus de 40 camions y déversent du plastique à recycler. Mais ces déchets ne viennent ni d'Indonésie, ni des pays voisins. Ils sont importés de pays occidentaux, tels que les Etats-Unis, le Royaume-Uni ou la Belgique, mais également du Moyen-Orient. Depuis que la Chine a interdit l'importation de certains déchets, en janvier 2018, d'autres pays d'Asie du Sud-Est ont pris le relais, devenant des destinations privilégiées pour le recyclage du plastique.
Deux villageois sur trois vivent du tri
A la fin de l'année 2018, l'Indonésie recevait 35 000 tonnes de déchets en plastique par mois, contre 10 000 un an auparavant. Face à autant d'ordures s'amoncelant dans les rues de Bangun, le traitement des déchets a fini par faire vivre une partie du village. Aujourd'hui, les deux tiers de sa population gagnent de l'argent grâce au tri du plastique.
"Pour les habitants, les ordures sont un trésor", explique Keman, qui vit à Bangun. "Pourquoi ? Parce qu’après les avoir séchées le matin et les avoir triées, elles sont converties en argent l’après-midi."
Mais ce travail n’est pas sans risques pour la santé et l’environnement. Les déchets sont en effet triés à mains nues, avec un simple masque en tissu en guise de protection. Selon plusieurs organisations de défense de l'environnement, des déchets en plastique non recyclables sont brûlés dans la nuit, entraînant des rejets toxiques pour les habitants… et l'arrivée de microplastiques dans les voies d'eau.
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