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Vidéo Fin de la destruction des invendus non alimentaires : "Au-delà, c'est l'obsolescence des produits qu'il faut réussir à condamner"

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Article rédigé par franceinfo
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Laetitia Vasseur, co-fondatrice et déléguée générale de la fondation Halte à l’obsolescence programmée, réagit sur franceinfo à l'annonce de l'interdiction de la destruction des invendus non alimentaires.

La destruction des invendus non alimentaires (vêtements, électroménager, produits d'hygiène ou de beauté, etc.) va être interdite d'ici deux à quatre ans en France, a annoncé mardi 5 juin le Premier ministre Edouard Philippe. Une première mondiale, selon lui. "Il faut inciter les marques à le faire avec un indice de réparabilité ou un indice de durabilité", explique sur franceinfo Laetitia Vasseur, co-fondatrice et déléguée générale de la fondation Hop (Halte à l’obsolescence programmée).

franceinfo : L'interdiction de la destruction des produits non alimentaires invendus va-t-elle remplir un vide juridique ?

Laetitia Vasseur : Oui, parce que comme il n'y avait pas de loi, le cadre n'était pas fixé et les entreprises pouvaient faire comme elles voulaient. C'est une très bonne nouvelle pour la France qui doit être pionnière contre ce gaspillage et l'obsolescence programmée en général. Là, cela va donner un cap, une direction très importante pour ne pas faire n'importe quoi et ne pas tolérer l'intolérable.

Comment peut-on obliger les multinationales à ne plus détruire les invendus ?

L'important c'est de l'avoir dans la loi et de fixer un cap. Après, ce sera aux entreprises de s'engager et de travailler à ne pas détruire jusqu'à 3% de leurs productions. Les produits ne sont même pas consommés qu'ils sont déjà obsolètes et ça, ce n'est pas du tout tolérable pour des raisons écologiques, tout simplement. On voit que la phase la plus importante en termes de CO2, c'est la phase de fabrication. Donc, un produit qui est fabriqué pour être tout de suite détruit, c'est très dommageable pour l'environnement. Au-delà de cela, c'est l'obsolescence des produits qu'il faut réussir à condamner. On peut arriver à améliorer les choses pour arriver à une économie qui soit vraiment circulaire et faire en sorte que les produits ne soient pas détruits, qu'il y ait un travail sur le réemploi ou la réutilisation.

Que préconisez-vous ?

On peut vraiment allonger la durée de vie des produits. Il faut inciter les marques à le faire avec un indice de réparabilité ou un indice de durabilité qui prendrait en compte la robustesse des produits, pour que les gens puissent choisir entre un produit et un autre, celui qui va durer le plus longtemps. Actuellement, c'est difficile parce que les produits ne sont pas conçus pour être réparés. Il y a une grande appétence des citoyens contre l'obsolescence programmée, contre le gaspillage, et les gens sont vraiment en attente de produits qui soient durables et réparables.

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