"Tout citoyen a le devoir de se mobiliser" : la manifestation contre l'autoroute A69 tourne à l'affrontement

Dans la manifestation de samedi, certains manifestants jugent que "tous les modes d'action sont légitimes" pour lutter contre le projet d'autoroute A69, critiqué pour ses conséquences environnementales négatives.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre ont eu lieu en marge de la manifestation contre l'A69. Photo d'illustration. (ED JONES / AFP)

Une manifestation interdite, sous haute surveillance dans le Tarn. 1 600 personnes, selon la préfecture, ont manifesté samedi 8 juin contre le projet de construction de l'autoroute A69 entre Castres et Toulouse, à l'appel d'associations écologistes. Les organisateurs ont dénombré 7 000 personnes présentes venues dénoncer les conséquences environnementales du projet. En face des manifestants, environ 1 600 gendarmes et policiers ont été dépêchés et cela a dégénéré en affrontements.

Tout au long de l'après-midi, les champs ont été couverts d'épais nuages de gaz lacrymogènes. D'un côté, quelques centaines de militants radicaux, tous vêtus de noir, avec des masques sur le visage, certains équipés de boucliers fabriqués en tôle. De l'autre, des policiers et gendarmes par centaines. Deux gendarmes et un policier ont été légèrement blessés, selon la préfecture, l'un d'eux a été touché par un éclat de cocktails Molotov et l'autre par un tir de mortier. "Deux blessés parmi les manifestants ont été pris en charge par les pompiers", a-t-elle ajouté, dont l'un à cause d'une blessure à la jambe. Il a été évacué sur une civière.

"Les délinquants, les terroristes, ce sont les pouvoirs publics qui détruisent la nature de manière illégale."

militant écologiste contre l'A69

franceinfo

Ces affrontements se sont concentrés, en particulier au bas d'une colline, sous les regards des manifestants rassemblés au sommet. Beaucoup d'entre eux justifient ces violences : "Les personnes qui manifestent aujourd'hui agissent en état de nécessité et donc tous les modes d'action pour arriver à faire empêcher ce projet ont une légitimité, même une légalité." Le militant renchérit en estimant que "les délinquants, les terroristes, ce sont les pouvoirs publics qui détruisent la nature de manière illégale". Selon lui : "tout citoyen n'a pas seulement le droit, mais a le devoir de se mobiliser pour protéger l'environnement".

Manifestants de la France entière

L'ambiance était pourtant d'abord détendue le samedi matin. Certains militants ont passé la nuit sur place, d'autres sont arrivés dans la matinée. Tous sont opposés à ce projet d'autoroute A69 qui bitumerait, selon les associations écologistes, au moins 300 hectares de nature : une "catastrophe écologique" et un "projet anachronique", dénoncent ces manifestants venus de la France entière, certains même de Bretagne. Des agriculteurs étaient eux aussi présents dans la manifestation sous les drapeaux de la Confédération paysanne. Cette autoroute affecterait 1 000 exploitations d'après le syndicat et certaines fermes, certains terrains, seraient coupées en deux par cette autoroute.

Après plusieurs heures de tension, le cortège a rebroussé chemin en direction du terrain d'où il était parti à la mi-journée, sous la pluie et toujours sous le regard de l'hélicoptère des forces de l'ordre.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.