Total estdevenu depuis ce lundi matin le premier grand groupe pétrolier au niveaumondial à exploiter le gaz de schiste. Le groupe français a en effet annoncé lasignature d'un accord pour l'exploitation du gaz non-conventionnel au Royaume-Uni,alors que la France a interdit toute expérimentation autour de ce gaz tantdécrié.Cet accord, signé samedi soir, prévoitque Total prenne 40 % de deux licences d'exploitation et de production du gaz deschiste sur une superficie de 240 km2 dansle bassin de Gainsborough Trough, dans la région desEast Midlands.Total élargit son portefeuille au sein de l'OCDEL'investissement se monterait selonle Telegraph à 36 millions d'euros (30 millions de livres sterling) dans leforage. Total n'est pas seul dans ce projetpuisqu'il y travaillera en partenariat avec l'Australien Dart Energy, dubritannique Egdon Resources, d'IslandGas et de l'Américain eCORP.Cette opérationva permettre au groupe pétrolier français d'élargir son portefeuille dans un pays membre de l'Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE)."L'entréedans un projet de gaz de schiste au Royaume-Uni est une étape importante pourTotal E&P UK et ouvre un nouveau chapitre de l'histoire de la filiale. Legroupe a déjà des intérêts dans des projets de gaz de schiste aux USA, enArgentine, en Chine, en Australie et en Europe, en Pologne et au Danemark. Nousallons utiliser au Royaume-Uni l'expertise acquise dans ces pays", indiquelundi dans un communiqué le directeur Exploitation-Productionde Total pour l'Europe du Nord, Patrick de Viviès.Le Royaume-Uni mise sur le gaz de schisteLe Royaume-Uni,où le groupe français est présent depuis 1962, est l'un des rares pays à autoriser l'exploitationdu gaz de schiste au nom du mix énergétique, un savant mélange de gaznon-conventionnel, de nucléaire, d'hydraulique et de solaire. Et ce nonseulement pour assurer la sécurité de son approvisionnement mais aussi pour viserune énergie moins chère.Ce lundi,le gouvernement de David Cameron va d'ailleurs annoncer un plan d'aménagement dela fiscalité en faveur des communes qui seront touchées par les travaux d'exploration.Cela pourrait représenter jusqu'à deux millions d'euros par an pour chaque site, au grand dam des associations écologistes qui dénoncent l'impact, selon elles destucteur pour l'environnement, de la technologie d'extraction par fracturation hydraulique.Total précise qu'ilinvestira environ deux milliards de dollars par an au Royaume-Uni et que safiliale Total E&P UK deviendra le plus important producteur d'hydrocarburesdu pays en 2015.