Sivens sous haute tension avant la décision du conseil général
Le souvenir de Rémi Fraisse plane sur le projet du barrage de Sivens. Et "rien ne saurait justifier de nouveaux déferlements de violence " ni "de nouveaux drames " indiquait jeudi soir Bernard Cazeneuve dans un appel au calme. Le ministre de l'Intérieur a demandé au préfet du Tarn d'interdire les manifestations annoncées vendredi à Albi par les pro et anti-barrage, alors qu'une réunion cruciale est prévue vendredi matin.
La tension est très forte entre les Zadistes installés sur la zone, et les agriculteurs qui bloquent l'accès au site depuis lundi. La pression a changé de camp, il reste quelques dizaines de Zadistes déterminés selon notre journaliste sur place. Autour, sur les routes d'accès, environ 250 agriculteurs selon la FNSEA, parfois armés de bâtons, et déterminés à empêcher tout ravitaillement. Ils veulent que les décisions de justice soient appliquées.
Deux options à trancher ce vendredi
Mi-janvier, les experts du ministère de l’Ecologie ont rendu un rapport avec deux options pour assurer les besoins en eau des agriculteurs et garder assez d’eau dans la rivière du Tescou pour les poissons. Le conseil général doit trancher ce vendredi entre les deux options.
Première option : un barrage deux fois plus petit et construit 300 mètres plus haut que l’emplacement initial, une sorte de "Sivens light". Deuxième option, plus chère : quatre retenues beaucoup plus petites, une sur Sivens mais d’autres dans des combes le long de la vallée du Tescou.
A 15 jours des départementales
Les deux ont l’avantage de respecter les règles de financements publics et donc permettent de toucher les fonds européens prévus sur le projet. Bruxelles a ouvert une enquête sur Sivens pour voir si son argent était bien dépensé, il faut donc être irréprochable.
Si le président du conseil général et certains agriculteurs de la FDSEA preféreraient la première option, ce n’est pas gagné pour autant. La Confédération paysanne plaide plutôt pour la deuxième, quant aux associations environnementales elles préféreraient éviter toutes nouvelles constructions et déjà mieux exploiter les retenues existantes au pied des collines de la région.
A 15 jours d’échéances électorales départementales, le choix est cornélien. D’autant qu’après les cantonales la moitié du conseil pourrait être renouvelée, et même si le conseil général tranchait clairement pour l’une ou l’autre des options, pas sûr que cela ferait lever le camp au Zadistes.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.