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Sivens : le préfet du Tarn interdit "toute manifestation"

Le préfet du Tarn a suivi la demande de Bernard Cazeneuve et a interdit "toute manifestation" vendredi. Des affrontements ont éclaté entre agriculteurs et zadistes à la veille d'un débat au Conseil général à Albi sur des projets alternatifs au barrage. La FNSEA appelle “au calme”.
Article rédigé par Elise Delève
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Face à face entre agriculteurs et militants zadistes © Maxppp)

A la veille d’une importante réunion sur l’avenir du barrage de Sivens (Tarn), les choses s’enveniment. Depuis trois jours, les agriculteurs bloquent l’entrée à la Zone à défendre de Sivens (Zad) et sont entrés sur le site ce jeudi. Des affrontements ont éclaté avec les militants opposés au projet, les zadistes. Ces derniers manifestent devant le Conseil général du Tarn ce jeudi après-midi. 

"L'ordre républicain doit s'imposer" à Sivens où "il faudra très vite évacuer les lieux" (Manuel Valls)

 

Ce face-à-face est décrit par le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve comme une "situation d'extrême tension ". Il a appelé "solennellement à l'apaisement et à la responsabilité de chacun ". Il a demandé au préfet du Tarn d'interdire la manifestation prévue vendredi à Albi. Dans un communiqué, le ministre a rappelé que ce site a été le théâtre d’un drame l’année dernière : "La France garde en mémoire les conséquences dramatiques des manifestations du mois d'octobre 2014, qui avaient conduit au décès tragique de Rémi Fraisse. Rien ne saurait justifier de nouveaux déferlements de violence susceptibles de conduire à de nouveaux drames ". 

Dans la soirée, le préfet du Tarn a annoncé qu'il interdisait "toute manifestation ou rassemblement ayant pour objet le projet de construction d'un barrage sur le site de Sivens ". L'interdiction a été décidée "en raison de la concomitance de deux manifestations aux objets opposé s" qui "risque de conduire à une confrontation violente entre manifestants ", a expliqué Thierry Gentilhomme.

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Pierre-Henry Brandet, porte-parole du ministère de l'Intérieur explique, en direct d'Albi, que la situation est "tendue" mais pas de "guerillas"

La FNSEA craint "le pire"

Le président de la FNSEA, Xavier Beulin a également appelé à l'appaisement. Il a appelé les agriculteurs "au calme et à la responsabilité ". Il s’est même montré alarmiste et a indiqué à l’AFP "craindre le pire ". Xavier Beulin estime que "ce n'est pas aux agriculteurs de faire évacuer la zone mais à la puissance publique ". Pour lui, le climat est "très tendu " et il demande aux agriculteurs "de faire confiance aux institutions ". La FNSEA sait que des manifestations de soutien aux zadistes vont avoir lieu et il "souhaite à tout prix éviter les confrontations ".

Xavier Beulin, président de la FNSEA, appelle au calme même si les discussions sont difficiles entre pro et anti barrages

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