Dans les Pyrénées, le printemps annonce la fin de l'hibernation des ours. Au cœur des montagnes, ils seraient désormais 64. Une population qui ne cesse d'augmenter et qui ravit les défenseurs des ours, comme Adrien Dérousseau.Il fait partie du réseau Ours brun, chargé du suivi des ours depuis les premières réintroductions, il y a 25 ans : "on est sur une zone qui est très favorable où l'ours peut trouver à la fois sa nourriture et le calme dont il a besoin". Et comme il s'y plaît, l'ours se reproduit, 16 oursons sont nés l'année dernière. Le recensement se fait grâce à des appareils photo-vidéos installés sur les sentiers des ours.Aucune réintroduction en trois ansUne mauvaise nouvelle pour les éleveurs, dont les brebis sont à nouveau dans les prés avant de partir en montagne. Gisèle Gouazé, éleveuse dans l'Arriège, va bientôt monter ses bêtes dans les montagnes, "en espérant de les redescendre toutes à l'automne". L'éleveuse craint les ours. Pourtant, selon le rapport du réseau Ours brun, en 2020, il y a eux deux fois moins de brebis tuées ou blessées que l'année précédente. Mais Gisèle Gouazé a fait les comptes, il lui a manqué des brebis l'an passé.L'État indemnise les brebis prédatées par l'ours après expertise, pour soutenir le pastoralisme : près de huit millions d'aides l'an dernier. De leur côté, les défenseurs de l'ours demandent d'autres réintroduction pour apporter de la diversité. "Ce n'est toujours pas une population viable, il va falloir encore lâcher des individus (...) pour apporter de la diversité génétique, on a un trop petit nombre d'ours qui se sont reproduits entre eux et donc on a de la consanguinité assez élevé", explique Alain Reynes, responsable de l'association Pays de l'ours. L'État français est tenu légalement par l'Europe de poursuivre le programme de réintroduction, car l'ours est une espèce protégée. Il n'y a pas eu une seule réintroduction depuis trois ans, aussi les éleveurs ne décolèrent pas.