Plateforme Total : il faudra attendre au moins dix jours pour creuser un puits de secours
"Il pourrait s'écouler entre une semaine et 10 jours avant que nous ne commencions à creuser un puits de secours ", a dit Philippe Guys, le directeur général de Total pour le Royaume-Uni.
Il faut surveiller l'évolution des investigations menées pour identifier la cause de cette fuite.
Total met en œuvre deux actions "en parallèle " pour stopper la fuite. "La première vise à étouffer le puits à partir d'une base flottante, la seconde consiste à forer deux puits de dérivation " a indiqué le directeur de la branche exploration au Royaume-Uni.
Dans les deux cas, il s'agit d'arrêter la fuite, la première directement, en injectant des boues à haute densité, si les conditions de sécurité permettent d'approcher la plate-forme. A défaut, deux puits de dérivation seront forés pour soulager la pression du gaz et permettre l'injection des boues pour sceller le puits.
La fuite prend son origine environ 1.500 mètres au dessus du réservoir principal en activité à 5.500 mètres au dessous du niveau de la mer, soit à 4.000 m. Le gaz à haute pression s'échappe au niveau de la plate-forme.
Concernant le nuage de gaz et la fine nappe de pétrole qui s'est répandue sur les eaux en surface, Total et les autorités britanniques ont qualifié de "minimaux" les risques potentiels pour l'environnement.
Des experts des questions environnementales ont toutefois estimé qu'à faible distance le "cocktail" de gaz serait soit inflammable soit toxique.
Selon le ministère britannique, la torchère constitue un facteur de risque tant qu'elle reste allumée même si le vent pousse le nuage de gaz dans la direction opposée et que cette situation météo devrait continuer dans un avenir prévisible.
L'action plonge en Bourse
Même si Total parvient à creuser un puits de secours dans les dix prochains jours, colmater la fuite pourrait bien prendre six mois.
Ces dégâts potentiels ont fait chuter lourdement l'action Total en Bourse.
Depuis l'accident, l'action du groupe pétrolier a dégringolé à la Bourse de Paris, chutant de près de 8% sur la semaine, et sa valeur boursière a fondu d'environ 8 milliards d'euros.
Tout le monde garde en tête l'explosion en 2010 de la plateforme Deepwater Horizon exploitée par BP dans le golfe du Mexique, qui avait provoqué la pire marée noire de l'histoire des Etats-Unis, paru à un moment menacer la survie même du groupe britannique, et l'a obligé à provisionner 37,2 milliards de dollars dans ses comptes.
Côté finances, l'agence a évalué l'impact en termes de perte de production à près de 1,5 million de dollars par jour, soit 550 millions de dollars sur une année, à comparer avec les 17 milliards de dollars de bénéfice opérationnel dégagés en 2011 par le groupe français.
De son côté, Fitch a estimé mercredi que l'éventuelle abandon définitif de l'exploitation du gisement d'Elgin coûterait 5,7 milliards d'euros pour ses propriétaires, dont 2,6 milliards pour Total, qui possède 46% du champ. Mais le groupe pourrait devoir dédommager ses partenaires pour les 3,1 milliards d'euros restants.
Si malgré touts les efforts de Total pour colmater la fuite, la plateforme venait à exploser, la facture pourrait grimper jusqu'à 7,5 milliards d'euros.
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