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"On est encore loin d'une pêche 100% durable" : l'Institut de la mer dresse son rapport annuel sur la pêche en France

Selon un rapport de l'Ifremer, l'Institut de la mer, avec la pêche, la population des poissons stagne depuis cinq ans. Ce rapport note aussi qu'on est encore loin de l'objectif du 100% durable.
Article rédigé par Etienne Monin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un bateau de pêche. (photo d'illustration). (RAYMOND ROIG / AFP)

Après s’être sensiblement amélioré par rapport aux années 2000, le stock des poissons en bon état reste autour de la barre des 50 %, selon un rapport de l'Ifremer, l'Institut de la mer. Précisément, il est de 51 % pour les espèces en bon état ou en situation de se reconstituer, notamment la Saint-Jacques, le merlu et le thon rouge en Méditerranée atlantique.  

Pour autant, un quart des espèces, restent dans la zone rouge, entre surpêche et effondrement de la population. C’est une légère amélioration par rapport à l’année précédente. La sardine, par exemple, est passée de la catégorie "effondrée" a celle de "surpêche". Mais deux espèces restent en situation d’effondrement : il s'agit du cabillaud dans la mer du Nord et la mer Celtique et le merlu du golfe du Lion.

C’est une situation en demi-teinte car l’objectif des "100 % de pêche durable" n'est pas atteint explique Alain Biseau, biologiste des pêches a l’Ifremer. "On est encore assez loin des 100 % que voulait la politique commune des pêches. C'était l'objectif pour 2020, mais on n'y est pas. On voit que la stagnation, en tout cas des volumes débarqués, contrarie un peu l'idée que l'on peut atteindre cet objectif dans un avenir proche." En France, 300 espèces sont débarquées des bateaux tous les jours.

La pêche à la drague destructrice pour les fonds marins

L'Ifremer a aussi étudié l'impact des immenses filets de pêche qui draguent les fonds. Aujourd'hui, ce mode de pêche représente 28 % de l’activité et un tiers des volumes des poissons qui sont pêchés. Ces immenses engins raclent les fonds et peuvent donc détruire ou endommager les habitats des crabes, des étoiles de mer, des oursins. Ils ont une place importante dans l’économie de la mer. 

D’après l’Ifremer en moyenne ces filets sont utilisés d'une à cinq fois par an sur le plateau continental. Mais avec des grosses disparités. Cette pêche de fond par exemple peut se faire 10 fois dans l’année dans le nord du golfe de Gascogne avec la pêche aux langoustines. Enfin, le rapport indique que les aires marines protégées, l’outil privilégié en France pour protéger les écosystèmes, n’ont pas d’impact significatif. "Ces aires ne jouent qu'un rôle marginal dans la protection des fonds. Seulement 1 % de ces aires marines ont des règles de protection forte." L'Ifremer plaide pour un compromis dans le sujet si délicat des méthodes de pêche. L'Union européenne a déjà refusé d'interdire la senne démersale

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