Nicolas Sarkozy et Jean-Louis Borloo démentent l'arrivée du président du Parti radical à Veolia
Le PDG de Veolia Environnement pourrait être évincé et remplacé par l'ancien ministre de l'écologie, Jean-Louis Borloo, sous la pression de Nicolas Sarkozy, rapporte la presse, lundi 20 février. Une information démentie par les acteurs du scenario.
Le prochain conseil d'administration de Veolia, qui se tiendra le 29 février, s'annonce crucial. Et suivi de très, très près.
A en croire la presse, lundi 20 février, Antoine Frérot, actuel PDG du groupe de services à l'environnement serait menacé d'éviction. Il pourrait être remplacé par l'ex ex-numéro deux du gouvernement, Jean-Louis Borloo.
L'Elysée dément, Borloo parle de "supputations", Veolia se tait
L'opération ne devrait rien au hasard. "Dans le plus grand secret", M. Proglio, ancien PDG de Veolia resté administrateur du groupe, "se prépare à demander au conseil la tête d'Antoine Frérot", affirmait dimanche soir le site internet des Echos.
Il aurait même passé un accord avec le chef de l'Etat pour y mettre à sa place, l'ancien ministre de l'écologie Jean-Louis Borloo, écrit Libération, lundi.
Une nomination qualifiée d'"absurde", lundi matin, par le président de la République, de "rumeurs" par la porte-parole du candidat Nicolas Sarkozy et bientôt ex ministre de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet et de ""supputations, manipulations" par M. Borloo.
Dans le giron du groupe et officiellement, tout le monde reste muet. Ni Veolia Environnement, ni EDF n'ont fait de commentaires.
L'accord décrit par Libération
"Les faits sont simples. En début de semaine dernière, Nicolas Sarkozy et Henri Proglio se seraient entendus pour qu'Antoine Frérot, le PDG de Veolia, soit débarqué de la société... et remplacé par Jean-Louis Borloo, l'ancien ministre de l'environnement et président du Parti radical", écrit Libération.
Selon le quotidien, les deux hommes se seraient rencontrés à l'Elysée le 12 février et auraient évoqué une première fois "le cas Borloo", puis aurait remis cela, deux jours plus tard, au terme de leur rencontre scellant publiquement, la reprise par EDF de Photowatt, entreprise de panneaux solaires installée à Bourgoin-Jallieu.
Dans l'avion du retour, en échange du sauvetage de l'entreprise iséroise, le patron d'EDF aurait proposé à "Nicolas Sarkozy d'organiser une offensive visant à convaincre un certain nombre d'administrateurs de retirer le pouvoir à Antoine Frérot" et faire nommer dans la foulée, M. Borloo, poursuit Libération.
"Un donnant-donnant" pour les deux hommes. D'un côté, Henri Proglio évincerait celui qui lui a succédé, à son grand dam, à la tête de Veolia. De l'autre, Nicolas Sarkozy, contiendrait les éventuelles futures critiques du président du Parti radical, ce dernier ayant déjà fait part, publiquement, de ses critiques à l'issue de l'entretien du président-candidat dans le Figaro Magazine.
Tolé à gauche et chez les Verts
En déplacement à Bonneuil-sur-Marne (Val-de-Marne), le candidat socialiste n'a pas loupé l'occasion de pointer les contradictions du candidat "anti-élite" et "proche du peuple".
"Mais dans quelle République est-on?", a demandé François Hollande. "C'est le candidat des conseils d'administration qui se présente devant les Français? C'est le candidat des confusions, des arrangements, des compromis? Jamais je ne l'accepterai", a-t-il déclaré.
Parlant de "confusion d'intérêts rarement vue", la candidate d' Europe écologie-Les Verts, Eva Joly, lui a emboîté le pas, dénonçant "un mépris de la République" où "les conflits d'intérêts ne sont pas pris au sérieux et où le fait de faire plaisir aux siens est le moteur principal de notre président de la République".
"Voilà un ancien ministre qui avait l'inconvénient pour Nicolas Sarkozy de ne pas faire sa campagne et voilà, il le nomme à la tête de Veolia, comme ça il sera peut-être tenu de ne pas prendre part au débat" de la présidentielle, a déclaré l'eurodéputée lors d'une conférence de presse.
Le FN dénonce "la République des achetés"
"Aux antipodes des promesses de la 'République irréprochable' de 2007, cette affaire est révélatrice des manœuvres que l'oligarchie pratique sans rien avoir à envier aux Républiques bananières", estime dans un communiqué Steeve Briois, le secrétaire général du Front national.
"Borloo est pris ici en flagrant délit de pantouflage, ce confortable cadeau financier intervenant seulement quelques semaines après le retrait de sa candidature. Ce n'est plus la République des vendus, c'est aussi
la République des achetés", conclut-il.
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