Reportage "On ne nous a pas laissé la chance de manifester pacifiquement" : à La Rochelle, les anti-bassines entre colère et frustration

La journée de samedi a été marquée par des heurts entre forces de l'ordre et manifestants, à La Rochelle, où 10 000 manifestants se sont réunis selon les organisateurs, près de 6 000 selon la préfecture, contre la construction de "méga bassines".
Article rédigé par Boris Hallier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des manifestants contre les projets de "méga-bassines" à La Rochelle, en Charente-maritime, samedi 20 juillet 2024 (BORIS HALLIER / RADIO FRANCE)

Les anti-bassines, réunis dans les Deux-Sèvres depuis mardi, s’étaient donné rendez-vous dans le département voisin, la Charente-Maritime, samedi 20 juillet. Avec comme objectif, de bloquer le port de la Pallice, à la Rochelle, que les manifestants considèrent comme un symbole de l’agro-industrie. Mais les gendarmes mobiles sont parvenus à les tenir à l’écart. 

En tête de cortège, plusieurs centaines de manifestants vêtus de noir, masques et lunettes de protection sur le visage. Certains le disent, ils ont une revanche à prendre un an après Sainte-Soline. Les premières pierres sont envoyées en direction des journalistes, des vitrines de banque ou de supérette sont prises pour cible, des poubelles brûlées. Le cortège est alors bloqué par les forces de l'ordre et les premiers gaz lacrymogènes sont envoyé.

Un combat "écologique" et "juste"

Pour Sylvie, qui était dans un autre cortège, plus apaisé, ces images ne reflètent pas son combat. "Ils sont combien de flics ? Pourquoi ils n'arrêtent pas les 150 personnes alors qu'il y a 10 000 personnes ?", s'interroge la manifestante. "Ça les arrange de laisser ça pour qu'il ne reste que ça dans la presse, qu'on dise 'c'est violent'. Alors que c'est un combat écologique, juste."

Un slogan écrit lors de la manifestation anti-bassines à La Rochelle (Charente-Maritime), le 20 juillet 2024. (BORIS HALLIER / RADIO FRANCE)

Camille partage cet avis, il se dit frustré après une semaine de mobilisation au "Village de l'eau" dans les Deux-Sèvres. "Frustré, parce que ça fait une semaine qu'on se fait harceler en continu par la police. On ne nous a même pas laissé une chance de manifester, même pacifiquement", dénonce-t-il. Pour Camille, la violence est du côté de "ceux qui nous fichent, nous traque, et nous tapent depuis trop longtemps".

"La violence n'est pas du côté de quelques éclats de verre sur le sol ou d'un mur recouvert de peinture, mais de ceux qui répriment et qui ont empêché pendant une semaine toute forme d'expression citoyenne, pacifiste."

Camille, manifestant

à franceinfo

Les anti-bassines n'ont pas pu atteindre leur objectif initial, le port de la Palisse, mais un petit groupe d'agriculteurs y est parvenu au petit matin avec des tracteurs avant d'être évacués. 

Les manifestants anti-bassines entre colère et frustration, au micro de Boris Hallier

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