Les pénis des ours polaires menacés par la pollution de l'Arctique
Une étude danoise révèle que les ours polaires les plus exposés aux PCB dans les nord-est du Groenland ont des os péniens plus petits et moins solides que leurs congénères.
Les ours polaires ne sont pas seulement victimes du réchauffement climatique, qui entraîne la fonte de la banquise sur laquelle ils vivent. Ils sont aussi touchés dans leur chair par la pollution provoquée par l'homme. Les polychlorobiphényles, plus connus sous le nom de PCB, affectent les os péniens des ours polaires, révèle une étude danoise et canadienne, publiée dans la revue Environmental Research (en anglais) de février et repérée par le blog du Monde Passeur de sciences.
Les PCB ont été très employés dans l'industrie, avant d'être interdits compte tenu de leur nocivité. Mais ces molécules cancérogènes et perturbatrices endocriniennes ont la vie dure. Les PCB se sont dilués dans l'océan où ils ont été absorbés par les organismes vivants. Des plus petits au plus gros. Plus on remonte la chaîne alimentaire, plus les PCB se concentrent et plus leurs effets se font ressentir. Et les ours polaires sont au sommet de cette pyramide.
"Un risque accru d'extinction"
Les chercheurs ont pu analyser les os péniens des ours polaires grâce aux populations locales qui les conservent comme trophées de chasse. Résultat : les plantigrades vivant dans les régions les plus exposées aux PCB, le nord-est du Groenland, sont aussi ceux qui ont les os péniens les plus petits et les moins solides.
Les chercheurs estiment qu'une telle fragilisation de l'os pénien "pourrait conduire à un risque accru d'extinction de l'espèce en raison de l'échec de l'accouplement et de la fertilisation qui pourrait résulter d'os péniens affaiblis" et des éventuelles fractures du pénis chez ces grands mammifères, qui peuvent peser jusqu'à 800 kilos. Une mauvaise nouvelle de plus pour cette espèce déjà classée comme "vulnérable" par l'Union internationale pour la conservation de la nature.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.