Les 42.000 platanes du canal du Midi vont-ils tous être abattus?
Le long du canal du Midi, qui relie la Garonne à l’étang de Thau dans l’Hérault, la quiétude des promeneurs est brisée par le bruit des tronçonneuses. Depuis 2006, ces machines abattent par dizaine les platanes bordant la rive. Ces arbres sont malades, infectés par un champignon microscopique, le chancre coloré.
C'est pendant la Seconde Guerre mondiale que cette maladie arrive sur le sol français avec des caisses de munitions américaines. Ces caisses sont enterrées sous le parc marseillais Borély au pied de platanes. L'infection n'est identifiée qu'en 1974. Pendant trente ans, elle se répand, notamment à cause de travaux, dans l'Aude, le Vaucluse, les départements de la vallée du Rhône et monte jusqu'à Lyon.Le premier cas sur le Canal du Midi est identifié en 2006. Ce champignon est un fléau pour ce lieu classé au patrimoine de l'humanité établi par l'Unesco. Certains arbres vieux de deux siècles forment des voûtes végétales qui font le succès touristique du canal.
Pas de traitement connu
"En l'espace de deux ans ou trois ans, ça vous sèche un arbre. Ça va très très vite. Sur le canal, il y a 42.000 platanes, on est pratiquement sûr qu'ils vont tous y passer" , explique Francis Maire, un des experts mandatés par Voie navigable de France, qui gère le canal. Son rôle : inspecter les platanes.
Le chancre coloré prolifère rapidement. Chaque année, l'équipe de Francis Maire découvrent "une centaine de foyers nouveaux". Mais aucune solution n'existe pour limiter la pandémie. Le seul recours possible est d'abattre les platanes touchés et de replanter de nouveaux arbres. Un chantier pour Voie navigable de France qui avoisine les 200 millions d'euros.
A Toulouse, des chercheurs et des étudiants de l'Institut national des sciences appliquées (Insa) œuvrent pour trouver un "vaccin" contre cette maladie. L'enjeu est de taille : tous les platanes présents sur le sol français sont menacés par le chancre coloré.
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