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Le Parlement européen divisé sur la pêche au chalut dans les zones maritimes protégées

Les eurodéputés ont voté un amendement non-contraignant pour interdire cette pratique dans les zones "strictement protégées". Mais celles-ci ne représentent que 1% des eaux européennes et sont en principe déjà épargnées par les activités "néfastes", soulignent des ONG.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un chalutier à Sète (Hérault), le 29 janvier 2021. (MAXPPP)

Avancée ou recul ? Le Parlement européen a appelé, mardi 3 mai, à restreindre la pêche au chalut, mais sans l'interdire dans les zones maritimes protégées.

Les eurodéputés ont voté en faveur (319 voix pour et 280 contre) d'un amendement non-contraignant, qui vise à interdire "le recours aux techniques néfastes" pour l'environnement "dans les zones marines strictement protégées". Parmi elles, la pêche au chalut, qui consiste à racler les fonds marins avec des engins tractés et qui est accusée de ravager les fonds des mers.

Mais les ONG environnementales considèrent que cet amendement ne répond pas au danger : les zones "strictement protégées" représentent seulement 1% des eaux européennes, et sont en principe déjà exemptes d'activités "néfastes". L'amendement laisse donc de côté les "aires maritimes protégées", une catégorie qui concerne environ 10% des eaux européennes. Or la pêche au chalut est pratiquée dans 86% d'entre elles, selon l'ONG Oceana. "Triste journée : une majorité a voté (...) pour laisser la vaste majorité des aires marines protégées être dévastées par des chaluts de fond", s'est désolée l'eurodéputée verte Caroline Roose.

Trois autres amendements adoptés

Pierre Karleskind, président de la commission Pêche au Parlement européen et eurodéputé LREM au sein du groupe Renaissance, à l'origine de l'amendement adopté, se dit opposé à toute interdiction indiscriminée de la pêche au chalut, observant que "le chalut de fond représente 80% des apports de poissons dans les ports français". Il appelle à limiter cette technique "uniquement là où c'est efficace", sur avis scientifique.

Trois autres amendements proposés par Caroline Roose ont été adoptés lors de la même session : l'un vise à "s'attaquer d'urgence aux effets néfastes sur le climat, l'intégrité des fonds marins, les populations piscicoles (...) de moyens de pêche tels que les engins de fond, les filets dérivants". Le deuxième réclame l'interdiction des "activités industrielles d'extraction, telles que l'exploitation minière, dans les zones marines protégées". Le troisième vise à identifier les "habitats marins riches en carbone" pour les préserver d'activités comme le chalut, susceptible de libérer le CO2 emprisonné.

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