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Le Canada, premier Etat à se retirer du protocole de Kyoto

Le ministre de l'Environnement estime que ce texte sur la réduction des gaz à effet de serre ne fonctionne pas. Il avoue aussi que rester dans l'accord imposerait au pays de fortes amendes. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le ministre canadien de l'Environnement Peter Kent à Durban pour la conférence internationale sur le climat (Afrique du Sud), le 10 décembre 2011. (RAJESH JANTILAL / AFP)

Le Canada est devenu, lundi 12 décembre, le premier Etat à se retirer du protocole de Kyoto sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES). Cette décision attendue a été officialisée par le ministre de l'Environnement.

Peter Kent a estimé que cet accord "ne fonctionnait pas" parce que les deux plus grands pays émetteurs de GES, la Chine et les Etats-Unis, ne l'avaient pas signé. Le protocole, seul outil juridique contraignant limitant ces émissions, arrive à échéance en 2012 et doit être prolongé.

14 milliards de dollars de pénalités

Selon lui, la "plateforme de Durban" représente l'avenir. Les négociations de la conférence internationale sur le changement climatique la semaine précédente en Afrique du Sud ont abouti à une feuille de route vers un accord en 2015 englobant tous les pays pour lutter contre le réchauffement. Cependant, rien ne dit que ce nouveau texte sera contraignant.

Mais le ministre a également justifié sa décision en concédant que le Canada risquait de devoir verser des pénalités de 14 milliards de dollars (plus de 10 milliards d'euros) s'il restait signataire du protocole.

Un gouvernement opposé au texte depuis 2006

En effet, les émissions du pays ont fortement augmenté, contrairement à son engagement de réduire en 2012 de 6 % ses émissions par rapport à 1990. Pour atteindre cet objectif, le ministre a avancé que le Canada aurait dû bannir tous les véhicules à moteur, fermer son secteur agricole et couper le chauffage.

Arrivé au pouvoir en 2006, le gouvernement conservateur de Stephen Harper avait ouvertement rejeté ses obligations et dénoncé l'erreur du gouvernement libéral qui avait signé le texte. Il s'était en revanche engagé à réduire les émissions de 17 % à l'horizon de 2020 par rapport à 2005, ce qui représentait un effort nettement plus réduit et insuffisant, selon les écologistes.

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