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La France va devenir plus chaude et plus pluvieuse, avec davantage d'épisodes météo extrêmes

Ce sont les conclusions d'un rapport sur l'évolution du climat en France d'ici 2100, commandé par le ministère de l'Ecologie. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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De fortes pluies s'abattent sur Menton (Alpes-Maritimes), le 13 août 2014. (  MAXPPP)

Des pluies fréquentes et des saisons qui évoluent des hivers plus doux, des étés plus chaud... La France va devenir plus chaude et plus pluvieuse, avec davantage d'épisodes météo extrêmes. Ce sont les conclusions d'un rapport remis samedi 6 septembre à la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal, qui annonce à cette occasion des mesures d'économie d'énergie dans les bâtiments publics et le logement social.

Commandé par le ministère en 2010, ce rapport sur l'évolution du climat en France d'ici 2100 paraît juste avant la présentation au Parlement du projet de loi sur la transition énergétique, qui doit être une loi phare du quinquennat. Selon l'équipe d'experts dirigée par le climatologue Jean Jouzel, d'ici 2050, la France affichera une hausse des températures moyennes en métropole de 0,6° à 1,3°C par rapport aux années 1976-2005. L'été, cette hausse irait jusqu'à 2°C dans le sud-est.

Vagues de chaleur, sécheresses, grosses pluies

Ensuite, sur la période 2071-2100, cette tendance s'aggravera avec une hausse moyenne des températures de 2,6°C à 5,3°C et "pourrait largement dépasser les 5°C en été" dans le sud-est. Les phénomènes météo extrêmes - vagues de chaleur, sécheresses, grosses pluies - seront plus marqués: d'ici 2100, les vagues de chaleur d'été pourront dépasser 20 jours dans le sud-est, voire 40 jours dans le scénario le plus pessimiste. Il faut aussi s'attendre à davantage d'épisodes de sécheresse dans le Midi, de 2 à 8 jours supplémentaires, pouvant parfois toucher tout le pays.

En revanche, les vagues de froid d'hiver vont se raréfier, avec 6 à 10 jours de grand froid en moins, notamment dans le nord. Côté pluies, la France devrait connaître une légère hausse des précipitations moyennes, en été comme en hiver, comprise entre 0 et 0,42 mm/jour en moyenne. Les précipitations extrêmes vont, elles, augmenter dans la seconde partie du siècle sur une large partie du territoire métropolitain, une hausse de plus de 5% allant jusqu'à 10% dans le nord-est. 

Outre-mer, les températures pourraient augmenter de 3,5°C, alors que les précipitations devraient diminuer. La fréquence des cyclones tropicaux pourrait, elle aussi, diminuer à la fin du siècle mais leur force (vent, pluies) augmenter.

Une nouvelle mesure d'économies d'énergie

La ministre de l'Ecologie a choisi de présenter ce rapport lors d'une visite dans le massif du Mont-Blanc, où le recul des glaciers illustre les changements du climat. "Ce rapport confirme les scénarios du changement climatique, avec des aspects très concrets pour la vie quotidienne en France. Cela aide à une prise de conscience, non pas pour un discours catastrophiste mais pour donner une clé pour agir", a-t-elle jugé.

Elle en a profité pour annoncer une nouvelle mesure d'économies d'énergie : "tous les nouveaux bâtiments publics ou recevant des subventions publiques devront être à énergie positive". Cette obligation devait être inscrite dans le projet de loi présenté à l'Assemblée le 1er octobre. Tout nouveau bâtiment public devrait donc désormais être construit de façon à produire davantage d'énergie qu'il n'en consomme. Cette règle s'appliquera aussi "à tout le logement social" puisqu'il est subventionné.

Les bâtiments à énergie positive non seulement limitent leur consommation de chauffage ou d'électricité par des techniques d'isolation et de gestion intelligente de l'énergie, mais en outre, récupèrent ou produisent de l'énergie renouvelable (par panneaux solaires, éoliennes, pompes à chaleur, etc.). Encore rares en France, ils commencent à apparaître depuis quelques années, avec déjà quelques centaines d'exemples. Le projet de loi sur la transition énergétique vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre en France de 30% d'ici 2030 et à atteindre 32% d'énergie renouvelable.

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