Environnement : une expédition de trois ans pour former au recyclage du plastique à travers le monde
Au départ de Marseille, l'ONG Plastic Odyssey va parcourir trois continents à bord d'un navire expérimental doté d’une micro-usine de recyclage.
Trois ans pour former les populations victimes de la pollution plastique à travers le monde. L'ONG Plastic Odyssey entame samedi 1er octobre une expédition au départ de Marseille vers trois continents et trente pays, à bord d’un navire expérimental doté d’une micro-usine de recyclage. L'objectif est d'inciter des entrepreneurs à se lancer dans l'activité de valorisation des déchets.
De l'extérieur, le bateau de quarante mètres de long à la coque blanche et bleue parait assez classique. C'est quand on monte à bord qu'on tombe sur des machines un peu spéciales. "À l'arrière du bateau, on a quasiment 200 mètres carrés d'atelier", explique Simon Bernard, l'un des fondateurs de L'ONG. "Avec différentes machines pour broyer les déchets pour en faire des objets utiles. Cela peut être des tuiles pour les toits des maisons ou des tubes pour les canalisations d'eaux usées", expose le trentenaire, diplômé de l’Ecole nationale supérieure maritime de Marseille.
Cibler les pays les plus touchés par la pollution au plastique
L'idée c'est de faire de ce bateau un démonstrateur de solutions, en partageant gratuitement un savoir-faire. Premiere escale prévue à Beyrouth, au Liban. Suivront l'Egypte, le Maroc ou encore la Guinée. "Ce qu'on cible, c'est vraiment les trente pays qui ont le plus de problèmes aujourd'hui avec cette pollution, qui souffrent de cette pollution plastique. Beaucoup en Afrique, en Asie du Sud-Est et en Amérique du Sud", affirme Simon Bernard.
Le départ approche ! Plastic Odyssey fera escale au #Liban mi-octobre pour trois semaines.
— Plastic Odyssey (@PlasticOdyssey) September 7, 2022
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"Donc on ne s'intéresse finalement pas trop aux pays riches, mais on s'intéresse vraiment aux pays sous contrainte qui croulent sous les déchets plastiques. Mais où justement, ce déchet peut devenir une ressource parce qu'il y a plein de besoins et qu'il y a des modèles économiques qui peuvent fonctionner localement", explique-t-il. Il y a donc aussi tout un travail de formation sur place, selon Alexandre Dechelotte, co-fondateur de Plastic Odyssey. "On fait de la formation d'entrepreneurs qu'on sélectionne à chacune des escales, mais ce n'est pas une transmission d'infos des pays du Nord vers les pays du Sud. C'est un échange".
Ne pas imposer mais "partager" les bonnes pratiques
L'équipe apprend aussi des technologies qui sont pensées depuis des années. Ils ont, par exemple, répliqué à bord un broyeur découvert à Alexandrie, en Egypte.
"L'objectif c'est de partager, créer un réseau de partage de ces bonnes solutions techniques et des données. Donc nous, on a des plans qui sont disponibles en open source. En trois clics, sur le site internet, on peut télécharger les plans des machines."
Alexandre Dechelotte, cofondateur de Plastic Odysseyà franceinfo
Autre objectif : pouvoir fabriquer mais aussi réparer localement. "Ce ne sont pas des machines grand public. On ne va pas mettre ça dans le salon de chacun pour créer des micro-usines de recyclage, mais on veut les rendre accessibles", tempère Alexandre Dechelotte. "Pas question de poser des brevets et de revendiquer ensuite un droit quelconque sur une des machines. Notre objectif, c'est que ce soit déployé au maximum à travers le monde pendant l'expédition".
Avec un budget de dix millions d'euros sur trois ans, financés en grande partie par des entreprises privées, l'ONG espère former 300 professionnels pour faire naître des micro-usines de recyclage pendant l'expédition.
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