Environnement : les "filets fantômes", pollueurs invisibles des mers
Santorin (Grèce), au cœur de la mer Égée. Le joyau des îles grecques attire chaque année des touristes du monde entier. Mais il est aujourd'hui gangréné par une pollution invisible. Dans la baie, une petite équipe file sur l'eau à toute vitesse. Ce sont les bénévoles d'une association de protection de l'environnement. Ils sont venus faire de la pêche au filet, car dans les profondeurs se cachent des filets de pêche, parfois abandonnés depuis des années. "Avec l'aide d'un robot sous-marin, nous avons repéré un filet à 45m de profondeur. On a engagé des plongeurs pour aller le récupérer", explique l'une des bénévoles.
Un mal qui va continuer
Ces "filets fantômes" sont de véritables aimants à pollution. Ils accrochent et agrègent des centaines de tonnes de déchets qui polluent lentement l'eau. Les poissons s'y accrochent régulièrement et meurent. De retour sur la terre ferme, l'équipe expose en place publique son butin : des pneus, des vêtements, du plastique. Plusieurs centaines de kilos ce jour-là.
Les bénévoles tentent de sensibiliser la population et surtout les pêcheurs. Beaucoup rejettent la faute sur les sardiniers du dimanche, bien moins scrupuleux que les professionnels, selon eux. Ils disent aussi ne pas avoir le choix face à une mer de moins en moins fournie : "L'utilisation des filets de pêche va encore augmenter. Pour survivre, les pêcheurs doivent en mettre encore plus."
Selon une étude publiée l'an dernier, près de 2% de tous les engins de pêche sont perdus ou abandonnés en mer chaque année.
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