Environnement : au Bangladesh, les rivières disparaissent
Au nord du Bangladesh, une rivière se vide au fil des ans. Les populations qui vivaient de la pêche ont vu leur vie changer, et travaillent pour l’industrie du sable. Les rives humides sont aussi utilisées pour l’agriculture, au grand désespoir des protecteurs de la rivière.
Il y a quelques années encore, il y avait beaucoup plus d’eau dans les rivières du nord du Bangladesh. Aujourd'hui elles rétrécissent, dépérissent, et cela a des conséquences sur les riverains. Abdul, 55 ans, navigue ici depuis qu’il est enfant. “La rivière, c’est notre vie, les personnes pauvres comme moi, nous avons besoin d’elle pour survivre”, explique cet ancien pêcheur, qui a dû changer de métier. Le seul métier qui embauche dans la région est l’industrie du sable : il charge désormais le sable de la rivière dans des camions, à la pelle. Un métier qui reste bien plus difficile physiquement que de pêcher.
Lutter contre l’invasion des rivières par les cultures
C’est justement cette extraction à outrance qui accélère la disparition de l’eau. Mais la demande est grandissante, dans l’un des pays les plus densément peuplés du monde. Le sable sert au développement du pays, à fabriquer des routes, des ponts, des bâtiments. Sanjit Narayan Chowdhury est un biologiste qui a fait de la protection de la rivière son combat. Il lutte également contre un autre phénomène : l’appropriation des rivières par les agriculteurs, qui y font pousser leurs cultures à la saison sèche. Le Bangladesh a néanmoins besoin de plus en plus de surface agricole. “Désormais, nous savons que sauver les rivières est la clé. Si nous sauvons les rivières, nous sauvons notre pays”, prêche le scientifique militant.
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