Malgré leur expulsion du site nucléaire de Bure, les militants ne s’avouent pas vaincus
À Bure, dans la Meuse, les opposants au projet de centre de stockage des déchets nucléaires ont été délogés. Depuis juin 2016, ils occupaient la forêt de Lejuc pour manifester leur désaccord.
L’évacuation a commencé dès 6h15. Ce jeudi 22 février, près de 500 gendarmes mobiles ont expulsé une quinzaine de personnes du bois Lejuc, dans la commune de Mandres-en-Barrois, et perquisitionné la "Maison de la résistance" implantée dans la commune voisine de Bure. Ces deux sites étaient occupés depuis juin 2016 par des opposants au projet de centre d’enfouissement des déchets nucléaires Cigéo, le plus grand centre d'Europe.
L’enfouissement de plus de 80 000 mètres cubes de déchets nucléaires radioactifs
Porté par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), ce centre de stockage doit être construit à Bure et prévoit des cheminées d’aération sur le site du bois Lejuc. Cigéo doit accueillir sous terre jusqu’à 80 000 mètres cubes de déchets nucléaires radioactifs, dont 10 000 hautement radioactifs, rapporte Franceinfo. L’ouverture du site est prévue pour 2026 ou 2027.
Pour les opposants, ce projet comporte de nombreux risques. Au-delà de "la lutte contre un centre d'enfouissement, c’est aussi la lutte contre le nucléaire dont il est question", commentait un contestataire. Ils ont dès lors porté plusieurs actions en justice pour contester le projet, dont la principale porte sur la cession du bois à l’Andra. Mais depuis l’été 2016, la résistance s’est amplifiée. Les opposants ont investi la forêt censée accueillir le site de stockage. En août 2017, des échauffourées ont éclaté entre occupants, surnommés les "hiboux", et forces de l’ordre.
Une évacuation attendue
L’opération militaire d’évacuation était attendue. En avril 2017, le tribunal de grande instance de Bar-le-Duc, saisi par l’Andra avait ordonné "l’expulsion sans délai" des occupants. Vers 17 heures ce 22 février, la préfecture a annoncé la fin de l’évacuation du bois Lejuc. Sept personnes ont été placés en garde à vue.
Une action musclée après l’abandon de Notre-Dame-Des-Landes. Le gouvernement affiche sa fermeté et souhaite éviter toute situation similaire sur le territoire. "Il n’est pas question de laisser s’enkyster des gens qui décident ce qui est bon pour la nation, contre la loi." a affirmé Christophe Castaner, le 22 février au micro de Jean-Jacques Bourdin.
Toutefois, ce vendredi matin, 24 heures après leur expulsion, des militants ont tweeté plusieurs vidéos pour indiquer qu’ils avaient ré-investi des arbres dans la forêt de Leduc. Ils ont profité de la nuit pour s'installer dans les plateformes surélevées.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.