Cet article date de plus d'un an.

Transition énergétique : stocker la chaleur accumulée durant l'été pour la réutiliser l'hiver, une première expérience tentée près de Bordeaux

À Cadaujac (Gironde), un dispositif unique en France a été mis en place. Il permet de stocker la chaleur de l'été pour chauffer les logements en hiver.
Article rédigé par Jérôme Jadot
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
Ces panneaux permettent de conserver la chaleur. (Jérôme Jadot / Franceinfo)

Pour ne pas être dépourvus quand la bise sera venue, on fait du stock. Cet été, dans un lotissement à Cadaujac, au sud de Bordeaux, 70 logements vont stocker la chaleur estivale grâce à quelques panneaux solaires qui vont produire, non pas de l'électricité, mais de l'eau chaude.

"Cette eau monte jusqu'à 90, 95 degrés l'été", explique Hervé Lautrette patron d’ABSolar, porteur de ce projet. "Le surplus d'énergie solaire, on vient le stocker dans le sol. L'hiver, quand il n'y a plus de soleil, c'est le sous-sol qui prend le relais, qui va restituer le surplus de chaleur qu'on a injecté durant l'été. C'est ça principalement, la rupture technologique qu'on porte."

La roche pour garder la chaleur

En ce moment, l'eau chauffée grâce au soleil vient donc augmenter la température de la roche sous la pelouse via des canalisations. Cela se passe dans un cylindre de 32 mètres de profondeur, mais sans rien de visible en surface. La roche est capable de conserver la chaleur durant plusieurs mois. "Cette capacité calorifique des roches nous assure la continuité sur les quatre mois d'hiver les plus froids pour garantir la fourniture de chauffage et d'eau chaude sanitaire au lotissement.

"C'est relativement simple sur le fond. On n'a pas réinventé la machine à couper le beurre."

Hervé Lautrette à la tête d’ABSolar

à franceinfo

Ce système de chauffage doit atteindre sa pleine capacité au bout de trois ans de démarrage. "C'est vraiment génial, sourit Harmony, une assistance maternelle dans le lotissement. C'est très raisonnable, je paye 21 euros par mois". À terme, ça sera 300 euros annuels pour le chauffage et l'eau chaude. Cela n'inclut pas l'investissement initial, cofinancé par l'agence de la transition écologique (Ademe).

Astrid Cardona-Maestro, ingénieure en géothermie au sein de l’Ademe, songe déjà à d’autres applications. "On peut imaginer de récupérer de la chaleur dite fatale, par exemple la chaleur dans un data centre informatique ou la chaleur d'unités d'incinération d'ordures ménagères. On pourrait tout stocker et là aussi le réutiliser ultérieurement." Pour l'Ademe, le stockage de chaleur ne sera toutefois vraiment rentable que pour des projets plus vastes que celui de Cadaujac.

Stocker la chaleur, l'expérience de Cadaujac : reportage de Jérôme Jadot

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.