Réchauffement climatique : l'Europe doit faire plus pour éviter des conséquences "catastrophiques", selon une agence de l'UE
La science est claire : "La chaleur extrême, la sécheresse, les incendies de forêt et les inondations que nous avons connus ces dernières années en Europe vont s'aggraver, y compris dans les scénarios optimistes du réchauffement climatique, et affecteront les conditions de vie sur tout le continent." L'Agence européenne pour l'environnement (AEE) alerte sur l'urgence d'agir, lundi 11 mars, dans son premier rapport sur l'évaluation des risques climatiques en Europe.
Et le Vieux continent pourrait être confronté à des situations "catastrophiques" s'il ne prend pas la mesure des risques climatiques qu'il encourt et dont beaucoup sont déjà à un niveau critique, prévient l'agence. "Ces événements représentent la nouvelle norme", a insisté la directrice de l'AEE, Leena Ylä-Mononen. L'Europe est déjà le continent qui s'est réchauffé le plus rapidement ces quarante dernières années, a souligné l'agence.
L'étude répertorie 36 risques climatiques majeurs pour l'Europe. Vingt-et-un d'entre eux nécessitent plus d'action immédiate, et huit une réponse en urgence. Au premier rang d'entre eux, les risques liés aux écosystèmes, principalement marins et côtiers. Par exemple, les effets combinés des vagues de chaleur marine, de l'acidification et de l'appauvrissement en oxygène des mers et d'autres facteurs liés à l'activité humaine (pollution, pêche...) menacent le fonctionnement des écosystèmes marins, selon le rapport. "Il peut en résulter une perte substantielle de la biodiversité, y compris des événements de mortalité massive", ajoute-t-il. Autre risque majeur, les vagues de chaleur.
"Les vagues de chaleur abîment, menacent notre santé. Elles peuvent faire des ravages sur les écosystèmes. En Europe, elles sont souvent associées à des sécheresses et c'est une combinaison dangereuse pour les infrastructures, l'approvisionnement en eau."
Hans-Martin Füssel, expert des risques climatiques au sein de l'AEEà l'AFP
Les zones les plus exposées se trouvent dans le sud de l'Europe. Elles sont à la fois menacées par des incendies, une pénurie d'eau et ses effets sur la production agricole, et les conséquences de la chaleur sur le travail en extérieur et la santé, selon l'AEE.
"Les régions côtières de faible altitude sont particulièrement exposées aux inondations, aux tempêtes et aux risques d'inondation", a également expliqué Hans-Martin Füssel. L'Europe du Nord n'est toutefois pas épargnée, a souligné l'institution. En témoignent les récentes inondations en Allemagne ou les feux de forêts en Suède.
"Nous devons avoir des politiques plus fortes"
Pour l'AEE, la priorité est que les gouvernements et les populations européens reconnaissent unanimement les risques et acceptent de faire davantage, plus vite. "Nous devons faire plus, avoir des politiques plus fortes", a insisté Leena Ylä-Mononen. L'agence a toutefois reconnu les "progrès considérables" réalisés "dans la compréhension des risques climatiques (...) et dans la préparation à ces risques".
Si "la plupart des risques ont déjà fait l'objet d'une certaine attention de la part des décideurs", la "mise en œuvre d'actions efficaces peut avoir été entravée par des éléments tels que des priorités concurrentes, une responsabilité floue des risques ou des fonds d'investissement insuffisants", a déploré l'expert Hans-Martin Füssel.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.