Les vagues de chaleur dans l'hémisphère nord auraient été "presque impossibles" sans le réchauffement climatique d'origine humaine, selon une étude

Le World Weather Attribution a étudié l'impact du changement climatique sur les vagues de chaleur de début juillet en Europe, en Amérique du Nord et en Chine. Ces événements "extrêmement rares" sont devenus courants.
Article rédigé par Camille Adaoust
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des gens attendent pour se désaltérer devant une fontaine à Barcelone (Espagne) en pleine vague de chaleur, le 18 juillet 2023. (LORENA SOPENA / ANADOLU AGENCY / AFP)

L'hémisphère nord suffoque. Des vagues de chaleur ont frappé l'Europe et l'Amérique du Nord début juillet, avec des températures dépassant les 45°C. Ce phénomène aurait été "presque impossible" sans le réchauffement climatique d'origine humaine, établit une étude du World Weather Attribution (WWA), publiée mardi 25 juillet. Concernant la Chine, le changement climatique a rendu les fortes chaleurs 50 fois plus probables.

En comparant le climat d'aujourd'hui, réchauffé par les activités humaines, avec celui du passé dans les trois régions étudiées, sept chercheurs affirment que "le changement climatique a considérablement augmenté les risques de vagues de chaleur comme celles-ci", peut-on lire dans un communiqué. Si la participation du phénomène naturel El Niño a contribué à l'intensification de ces vagues de chaleur, "la hausse des températures mondiales due à la combustion d'énergies fossiles est la raison principale pour laquelle les vagues de chaleur sont si graves", précise le WWA.

"Le rôle du réchauffement climatique est absolument accablant."

Friederike Otto, climatologue britannique et coautrice de l'étude

lors d'une conférence de presse

"Les résultats de cette étude d'attribution ne sont pas une surprise. Le monde n'a pas arrêté de brûler des combustibles fossiles [pétrole, charbon et gaz], le climat continue de se réchauffer et les vagues de chaleur continuent de devenir plus extrêmes", continue le climatologue Friederike Otto, également cofondatrice du WWA. 

Des événements extrêmes qui ne sont plus "rares"

L'étude ne fait pas que rappeler que ces vagues de chaleur sont bel et bien causées par le réchauffement. Elle affirme qu'elles "ne sont plus rares". "Dans le passé, ces événements auraient été extrêmement rares, disons impossibles", explique Friederike Otto. Désormais, ils sont attendus en moyenne une fois tous les 15 ans en Amérique du Nord, une fois tous les 10 ans en Europe et une fois tous les cinq ans en Chine.

Et la tendance va à l'aggravation. Si la hausse de la température mondiale atteint +2°C, comme les scénarios actuels du Giec le prévoient d'ici à la fin du siècle, "ce genre d'événements va devenir plus fréquent encore, se produisant tous les 2-5 ans", écrit le WWA. Sortie des énergies fossiles, aide aux plus vulnérables face à la chaleur, systèmes d'alerte… Le groupe d'experts appelle à l'action. "Il y a des risques croissants liés à la chaleur. C'est mortel. Il est crucial d'y répondre", alerte Julie Arrighi, coautrice de l'étude.

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