Les eurodéputés rejettent un texte clé de réforme du marché du carbone, jugé pas assez ambitieux par les Verts et la gauche
Ce texte, qui prévoit l'élargissement du marché d'échange des quotas d'émissions de CO2 et la suppression des quotas gratuits aux industriels européens en échange d'une taxe carbone aux frontières de l'UE, a été rejeté à la surprise générale.
Les eurodéputés ont rejeté, mercredi 8 juin en séance plénière, un texte clé sur la réforme du marché européen du carbone, jugé pas assez ambitieux par les Verts et la gauche. Ce pilier du plan climat de l'Union européenne devra être renégocié en commission parlementaire. Le texte prévoyait l'élargissement du marché d'échange des quotas d'émissions de CO2 et la suppression des quotas gratuits aux industriels européens en échange d'une taxe carbone aux frontières de l'UE. Il a été rejeté par 340 voix contre (265 pour, 34 abstentions), les eurodéputés Verts et de gauche fustigeant les propositions du PPE (droite) et de Renew (centriste et libéraux) sur le calendrier et les objectifs.
"La majorité doit revoir sa copie"
"Coup de tonnerre ! La majorité doit revoir sa copie (...) en raison de règles pas assez ambitieuses. Le climat n'attend pas", a commenté l'eurodéputée Karima Delli (Verts). "Quel jour terrible. C'est une honte de voir l'extrême droite voter avec les socialistes et les verts", a rétorqué Peter Liese (PPE), rapporteur du texte rejeté, dans une ambiance très électrique au sein de l'hémicycle du Parlement européen à Strasbourg. L'eurodéputé allemand a appelé à réviser le texte en commission parlementaire pour proposer à un vote ultérieur une mouture révisée, ce qu'une large majorité des eurodéputés ont approuvé.
La proposition législative soumise aux eurodéputés sur le marché carbone traduisait un compromis passé entre le PPE (droite pro-européenne, première force du Parlement) et Renew (centristes et libéraux). Il prévoyait notamment une réduction de 63% d'ici à 2030, par rapport à 2005, des émissions des secteurs soumis au marché carbone européen : mieux que l'objectif proposé par la Commission (-61%), mais en net recul par rapport au vote en commission parlementaire Environnement (-67%).
Il ajustait également le calendrier pour éliminer les quotas d'émissions gratuits accordés aux industriels européens, à mesure que seront taxées les importations dans l'UE de secteurs polluants sur base du prix du CO2 européen.
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